t de frere Archangias.
Tous les ensembles dans lesquels les caracteres de force humaine, de
luxure, de puissance, d'exuberance, peuvent etre reconnus par
association, sont exaltes par M. Zola.
Dans l'_Assommoir_, la bataille des deux lavandieres est homerique, et
le repas pour la fete de Gervaise pantagruelique. L'alambic du pere
Colombe ronfle, tressaille et rutile comme s'il avait conscience du
poison qu'il elabore. Les Halles de Paris sont assurement plus grandes
dans le roman que dans l'atmosphere. Un puits de mine ou descendent des
cages ressemble a un Moloch devorateur d'hommes. La mer montante livre
aux falaises de Bonneville de formidables assauts. Dans toute la serie
de ses romans, M. Zola ne mentionne aucune energie materielle ou humaine
sans l'exagerer demesurement.
Le romancier se borne d'habitude pour ce grossissement a decrire en
detail l'ensemble exagere, comme si ses sens le lui avaient presente
tel. Mais parfois son penchant a l'enorme et au complet l'entrainent a
user de procedes que leur contradiction avec ses doctrines rend
interessants. Pour montrer plus intense un acte ou un personnage, il le
place de force dans un milieu similaire; pour amplifier un individu ou
un sujet, il use de deux artifices romantiques: l'antithese, le
symbolisme.
Dans la _Faute de l'Abbe Mouret_, le Paradou fournit inepuisablement de
decors assortis l'amour qui s'y passe. L'abbe renait avec le printemps;
c'est sous une pluie de roses petales, qu'Albine devoile ses chairs
rosees; le fauve herissement des plantes grasses exacerbe les desirs du
couple, auquel il faut l'ombre d'un arbre inconnu, lascif et mystique,
pour se meler; et c'est en une agonie de fleurs qu'Albine expire. Claire
Mehudin, montrant ses viviers, en est douee d'aspects fluviatiles; la
Sarriette est savoureuse comme les fruits qui s'etalent autour d'elle,
et seulement dans l'atmosphere empestee d'une fromagerie, Mlle Saget et
Mme Lecoeur peuvent echanger d'acres medisances. La serre ou se repete
l'inceste de Maxime et de Renee est embrasee, lascive et delictueuse.
Coupeau revenant pour la premiere fois avine chez Gervaise debraillee,
passe par la puanteur du linge que l'on recompte. Dans _Une Page_, le
ciel au-dessus de Paris reflete patiemment l'humeur de l'heroine, entre
toutes les habitantes elues. Nana devetue dans un boudoir, les bonnes de
_Pot-Bouille_, affenetree sur leur arriere-cour fetide, accomplissent
dans un lieu convenable des actes appr
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