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e vous demande, mon ... ami, de ne pas me quitter... Ne sautez pas, que diantre! Vous ne savez pas ce que je veux dire... Je vous demande de ne jamais quitter vos enfants et de ne pas me quitter. Ce qui veut dire que je vous garderai tous les trois avec moi, qu'en reconnaissance de vos soins (dont je ne peux plus me passer; je sens que je ne m'habituerais pas a un autre service que le votre, si exact, si intelligent, si doux, si actif: il me faut vous ou la mort), qu'en reconnaissance, dis-je, de ces soins que rien ne peut payer, j'acheterai pour vous et je vous donnerai un bien quelconque ou vous vous etabliriez, apres ma mort, avec vos enfants et une femme peut-etre. Ce serait votre avenir et votre fortune a tous. Tant que je suis prisonnier, vous resterez en France avec vos enfants et notre ami Moutier. DERIGNY.--Et apres, mon general? LE GENERAL.--Apres? Apres? Nous verrons ca, Nous avons le temps d'y penser... Eh bien, que dites-vous? DERIGNY.--Rien encore, mon general; je demande le temps de la reflexion; ce soir je n'ai pas la tete a moi et mon coeur est tout a mes enfants. LE GENERAL.--Bien, mon cher, je vous donne jusqu'au repas de noces d'Elfy et de Moutier, demain nous fixerons le jour et j'ecrirai a Paris pour le diner et les accessoires. A nous deux, ma petite Elfy! Reprenons notre vieille conversation interrompue sur votre mariage. C'est aujourd'hui lundi, demain mardi j'ecris, on m'expedie mon diner et le reste samedi; tout arrive lundi, et nous le mangerons en sortant de la ceremonie. ELFY.--Impossible, mon general; il faut faire les publications, le contrat. LE GENERAL..--Il faut donc bien du temps en France pour tout cela! Chez nous, en Russie, ca va plus vite que ca. Ainsi, je vois Mme Blidot; vous me convenez, je vous conviens; nous allons trouver le pope qui lit des prieres en slavon, chante quelque chose, dit quelque chose, vous fait boire dans ma coupe et moi dans la votre, qui nous promene trois fois en rond autour d'une espece de pupitre, et tout est fini. Je suis votre mari, vous etes ma lemme, j'ai le droit de vous battre, de vous faire crever de faim, de froid, de misere. MADAME BLIDOT, riant.--Et moi, quels sont mes droits? LE GENERAL.--De pleurer, de crier, de m'injurier, de battre les gens, de dechirer vos effets, de mettre le feu a la maison meme dans les cas desesperes. MADAME BLIDOT, riant.--Belle consolation! A quel sort terrible j'ai echappe! LE GENERAL.--Oh! m
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