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s l'incident fut relate au cours du proces en separation et figure dans deux lettres adressees par elle, l'une a son amie Felicie Saint-Agnan, l'autre a son avoue. Vers la fin de juillet, tandis qu'on prenait le cafe apres diner, les jeunes gens et quelques nouvelles mariees, parmi lesquelles Aurore, se mirent a se poursuivre sur la terrasse. Ils se jeterent du sable, dont quelques grains tomberent dans la tasse de M. James Roettiers. On les invita a cesser ce jeu ridicule. Comme Aurore continuait, Casimir s'elanca sur elle, l'insulta grossierement et lui administra un soufflet. Il faut croire que, de sa part, c'etait un acte d'apres boire, mais particulierement facheux dans ce milieu ou ils s'etaient connus et fiances. En verite, Casimir etait trop flegmatique comme pretendant et trop petulant comme mari. D'abord il avait le coeur sec, et ensuite la main leste. Aurore, a tres bon droit, ne pardonna jamais ce procede brutal, qui devait se renouveler. Henri Heine, ayant plus tard rencontre M. Dudevant chez sa femme alors qu'ils etaient deja separes de fait, nous a laisse un pittoresque portrait du personnage: "Il avait une de ces physionomies de philistin qui ne disent rien, et il ne semblait etre ni mechant, ni grossier, mais je compris facilement que cette _quotidiennete_ humidement froide, ces yeux de porcelaine, ces mouvements monotones de pagode chinoise auraient pu amuser une commere banale, mais devaient, a la longue, donner le frisson a une femme d'ame plus profonde et lui inspirer, avec l'horreur, l'envie de s'enfuir." L'heure n'etait pas encore venue ou la coupe d'amertume, trop pleine, deborderait; mais ni a Nohant, ni a Ormesson, ni a Paris dans un logement meuble du faubourg Saint-Honore, Aurore ne trouva la quietude. Elle alla consulter son vieux confesseur l'abbe de Premord, elle fit une retraite a son couvent; car Casimir, qui etait libre-penseur, voulait une religion pour les femmes. C'etait, a son estime, un paratonnerre a l'usage des maris contre certains accidents conjugaux qui n'epargnent meme pas les tetes couronnees. Il y a la une egalite, de tous les temps et de tous les pays, anterieure a la Revolution francaise et a la Declaration des droits de l'homme. George Dandin a des confreres dans toutes les conditions sociales; la _Petite Paroisse_ d'Alphonse Daudet est une grande confrerie. Et la garde qui veille aux barrieres du Louvre N'en defend pas les rois. Pour Aurore le couvent meme fut i
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