de se tenir sous les armes
toute la nuit. Le mot de passe cette nuit-la fut "Montreal."
Rien d'extraordinaire pendant la nuit. A six heures, mardi matin, nous
etions debout. Vers onze heures une pluie fine commence a tomber. Dans
l'apres-midi le temps se refroidit et la neige tombe toute la journee et
toute la nuit. Le mot de passe etait "Quebec."
De bonne heure le lendemain, les soldats allerent se laver a la riviere.
On n'eut pas d'exercice ce jour-la. Pendant l'apres-midi, la tempete
de neige, que les indigenes appellent _chinouck_, prit de telles
proportions qu'en peu de temps les tentes furent remplies de neige et
l'on fut force de retraiter dans les casernes, avec les quelques hommes
de la police a cheval qui y restaient; on y passa une bonne nuit etendus
autour d'un bon feu. Le mot de passe fut "Edmonton."
Le 16 au matin, a dix heures, une grande inspection fut faite par le
major general Strange et un exercice eut lieu. Vers midi, le Lt.-col.
Ouimet part pour Ottawa.
[Illustration: CAPT. BOSSE, DE L'ETAT-MAJOR.]
La tempete continua toute la journee. Vers huit heures, le soir, apres
le souper, le caporal des postes nous apporta des lettres arrivees
de l'Est par la derniere malle. La soiree se passa a la lecture des
lettres. La garde se fit comme d'habitude, le mot de passe etant
"Alberta."
Le lendemain, le lever eut lieu a l'heure habituelle. Le temps etant
devenu beau, on retourna aux tentes. Les soldats se mirent a nettoyer
leurs armes et dans l'apres-midi les compagnies 1 et 2 allerent
s'exercer au tir dans un champ situe a un mille au nord-ouest du camp.
Vers cinq heures, un conge fut donne a plusieurs pour aller porter leurs
lettres au bureau de poste.
Une demi-heure plus tard, le 92e bataillon d'infanterie legere de
Winnipeg, sous le commandement du Lt.-Col. Osborne Smith, arriva a
Calgarry. Ils allerent camper de l'autre cote de la ligne du chemin
de fer, un peu au sud-ouest du 65e. Le mot de passe, cette nuit, fut
"London."
Le 18 au matin, lecture fut faite de l'ordre du General envoyant une
moitie du bataillon a Edmonton. Personne ne savait quelles compagnies
seraient envoyees de l'avant et chacun etait anxieux de savoir si son
ami dans telle autre compagnie serait force de le quitter. Vers quatre
heures de l'apres-midi les waggons pour le transport arriverent et
furent places pres des casernes. Un detachement de la police a cheval
arriva aussi vers les cinq heures et alla se loger dans
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