re du Chevreuil Rouge. Pendant la
veillee, un chef de la tribu des Stonies, Tete Fine, vint nous faire
visite. Il fit mille protestations d'amitie a nos officiers et leur
declara que sa tribu resterait loyale au gouvernement.
Le lendemain, dimanche le 3, le lever eut lieu a quatre heures; depart
a six heures et dix minutes a.m. Le temps se continua beau; mais les
chemins furent mauvais pendant au moins six milles. Vers les neuf
heures, nous passames la reserve des Stonies, ou reside le Rev. Pere
Scullen. Un petit "Union Jack" flottait au-dessus de la tente du chef
Peau d'Hermine. Il etait pres de midi quand nous nous arretames pour la
diner. Peau d'Hermine vint visiter la major, accompagne de sa femme, de
son fils Cayote, et de quelques autres Sauvages. Le chef avait revetu "m
uniforme des grandes fetes, et il nous etait impossible de compter
le nombre de couleurs qui bariolaient sa tunique. Quand a celui qui
semblait lui servir d'intendant, son costume etait des plus simples:
une vieille tunique noire a boutons dores, et des culottes brunes.
Ils passerent environ une heure a converser avec le major, (car Peau
d'Hermine s'exprime assez bien en anglais), a fumer la pipe et a
partager le menu du camp. Ces Sauvages nous ont paru passablement
civilises. Ils sont chretiens et s'adonnent aux travaux des champs.
Cependant ils habitent encore leurs wigwams et construisent de" hangars
pour mettre a l'abri leurs grains et leurs animaux.
A deux heures nous etions de nouveau sur la route, et vers les six
heures nous etions campes a quatre milles au nord de la Ferme du
Gouvernement, aux Montagnes de la Paix, trente-six milles d'Edmonton.
Aussitot apres le lever, le lendemain, on nous apprit qu'un nouveau
detachement de vingt hommes devait etre laisse a la Ferme. Le
commandement de ce detachement fut donne au lieutenant Villeneuve.
Cette separation fut encore plus cruelle que la premiere, et chacun
se demandait ce qu'allait devenir notre pauvre bataillon, si l'on
continuait a nous eparpiller ainsi le long de la route. Aussitot les
adieux faits, l'on se remit en marche. L'on fit une courte halte vert
le midi, puis les chemins devinrent affreux. Tantot dans des marecages
presqu'impraticables et tantot a travers des forets ou un etroit passade
permettait a peine a nos charrettes de traverser. Vers les cinq heures,
on campa. Un courrier nous apporta l'etrange nouvelle que Riel avait,
capture quatre-vingt voitures de munitions et de
|