reveil a lieu a six heures. Aussitot leves, l'on recoit
la nouvelle que le major Steele avait trouve les Sauvages et, en meme
temps, l'ordre du general de se tenir prets a partir. Le general part
par terre avec l'Infanterie Legere de Winnipeg et les waggons. Vers onze
heures et demie a.m., l'on partit a bord du _Big-Bear_ au nombre de
quatre-vingt-dix-neuf, officiers, sous-officiers, soldats et bateliers.
Tout le bagage fut laisse en arriere; chaque homme n'apporta que ses
armes, sa capote et une couverte. A deux heures et demie a.m., un
eclaireur vient annoncer que l'avant-garde est engagee.
Par ce courrier, le general fait parvenir au Lt.-Col. Hughes l'ordre de
longer la cote et de debarquer aussitot qu'on deploiera un drapeau blanc
sur la montagne. Tous attendent le signal avec impatience. Enfin, vers
trois heures moins cinq minutes, on descend des bateaux et vers trois
heures et vingt minutes on se met en route pour le champ de bataille.
On peut entendre distinctement la fusillade. Au moment du depart, tous
s'agenouillent et la scene est des plus solennelles. Les yeux tournes
vers le ciel, le Reverend Pere Provost implore la benediction
du Tres-Haut sur la vaillante phalange canadienne et lui donne
l'absolution. Jamais spectacle ne fut plus saisissant de grandeur et de
majeste.
Le tableau, encadre dans l'immensite de la plaine, prenait des
proportions grandioses. Ainsi reconforte, le bataillon se met en marche
et gravit la premiere colline. Tous obeissent aux commandements en
silence et dans un ordre parfait. Le canon fait tonner sa voix d'airain
et repand la plus grande terreur parmi les Sauvages qui se sauvent dans
un bois adjacent. Pendant leur fuite, les soldats tirent trois decharges
de mousqueterie. Immediatement apres l'on recoit l'ordre de bivouaquer.
Les chariots contenant les provisions n'etant pas arrives, l'on se
couche sans souper.
Que la nuit parut longue aux soldats epuises par les fatigues de la
veille et incapables de dormir! On passe la nuit a la belle etoile sans
couverte ni capote. Vers le matin quelques chariots arrivent. A trois
heures on se met en rangs et tous prennent a la hate un dejeuner des
plus modestes. Quelques minutes plus tard la colonne s'est mise en
marche et rencontre l'ennemi dans une position fortement retranchee, sur
une eminence rendue presqu'inapprochable par un ravin profond qui la
separe des volontaires. Le general ordonne au 65e de descendre en
tirailleurs dans ce ra
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