pere disposer
de nous convenablement, car ils ne sont que vingt hommes et ont sept
wagons. Enfin ils arrivent a nous.
Ici se passa une comedie qui pour etre improvisee n'en etait pas moins
risible. Quand notre capitaine en eut place quatre assez facilement, il
s'occupa de trouver une place pour les autres. Il passa donc de voiture
en voiture pour voir qui avait la charge la moins lourde. Alors chaque
charretier faisait valoir de son mieux la charge qu'il avait et
depreciait autant que possible la valeur de ses chevaux, qu'en toute,
autre circonstance il aurait vantes de son mieux. Apres une demi-heure
de pourparlers, tout le monde etait place. Un des charretiers qui
pretendait avoir deux mille livres pesant dans son wagon et un cheval
qui boitait (lorsqu'il etait fatigue!) fut oblige d'en recevoir deux
de nous sous peine de s'en retourner sans paie. Mais, apres tout, nous
etions embarques sous "condition" et les charretiers en profiterent
de leur mieux. Le capitaine leur avait dit que nous etions tous
condescendants et que, lorsque les chemins seraient trop mauvais, il
suffirait d'un mot de leur part pour alleger leurs voitures.
Aussi avant de passer le moindre ruisseau, ils nous rappelaient poliment
la promesse du capitaine: immediatement, pour faire honneur a la parole
de notre commandant nous descendions et traversions a pied les marais.
Apres un mille ou deux de marche, pendant lesquels nous avions descendu,
remonte et redescendu de nos voitures, Dieu sait combien de fois, nous
arrivames a un creek ou ruisseau assez large.
Les charretiers nous demandent de descendre; le ruisseau a au moins
vingt pieds de largeur, et il est evident que personne ne peut le
franchir sans se mouiller les pieds, les jambes... et le reste.
Nous refusons donc d'abord, mais apres quelque discussion il nous fallut
obeir, toujours pour faire honneur a la parole du capitaine, ce qui
etait l'argument le plus fort des discours des charretiers, argument
contre lequel venaient se briser nos theories de bottes remplies d'eau.
Nous descendons tous les six et nous passons le ruisseau a pied--on
pourrait avec autant d'exactitude dire "a la nage."--Par bonheur que cet
etat de choses dura peu de temps. Trois milles plus loin, un wagon vide,
envoye par le capitaine Ostell pour accommoder ses hommes, attendait le
reste des transports.
Nous montames immediatement et bientot nous etions en route a la
poursuite de notre compagnie qui avait au m
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