oins cinq milles d'avance sur
nous.
En route, nous passames a travers la reserve du Pere Scullen. Ce bon
pere vint nous donner la main et nous benit en nous souhaitant un bon
voyage. Huit milles plus loin, nous traversions la Cote de l'Ours,
saluant en passant l'agent Aylwin. Il etait deux heures de l'apres-midi
quand nous arrivames enfin a l'endroit ou notre compagnie nous
attendait; nous avions fait vingt milles depuis le matin. Les chevaux
etaient fatigues pour ne pas dire plus, et, si l'on n'etait venu nous
chercher a point, certain charretier du train de la Riviere au Chevreuil
Rouge aurait eu un cheval boiteux avant le soir. A 3 Heures, les chevaux
etaient atteles de nouveau et prenaient d'un pas decide, mais lent, la
route de Fort Ethier.
Il etait cinq heures quand nous passames devant le Fort. La plupart qui
le voyait pour la premiere fois, et d'autres qui l'avaient vu avant la
terminaison des travaux exprimerent leur opinion; ceux-ci et ceux-la en
firent des eloges et on cria trois hourras! pour le capitaine Ethier, et
trois autres pour sa garnison.
Apres avoir laisse notre munition en cet endroit nous nous remimes en
route. A un demi mille du cote oppose de la riviere qui coule pres du
Fort, nous rencontrames un attelage superbe. Il y avait au moins trente
wagons tres-lourds attaches trois par trois et traines par cent-vingt
boeufs. Ces derniers atteles douze par lot de wagons marchaient d'un pas
lent mais regulier. De chaque cote de la route, en avant et en arriere,
d'autres boeufs marchaient libres de tout frein et semblaient servir
d'escorte au transport; ils etaient de reserve. On nous dit que tout
cela appartenait a un M, Baker de Calgarry, qui, soit dit en passant,
est un des plus riches colons du Nord-Ouest. Rien de plus curieux que ce
moyen de transport. Les wagons sont tres-lourds, pesant en moyenne 3,000
livres chaque et leur charge est quelquefois de 100,000 livres et plus;
dix paires de boeufs trainent ce poids sans difficulte. Il etait sept
heures quand nous arrivames sur la rive nord de la riviere de la "Petite
Roche au Brochet" ou nous campames. Plusieurs allerent se baigner
immediatement avant de souper, les autres se reposaient des fatigues
de la route en s'employant a toutes sortes de jeux. A huit heures tous
etaient couches, a neuf heures tous dormaient. Nous avions fait 35
milles depuis le matin.
29 juin--A deux heures du matin, tous etaient sur pied et les tentes
etaient pliees et
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