embarquees. On but le the chaud, chacun prit un
hard-tack et l'on partit a trois heures. Les chemins etaient des plus
mauvais, et l'on s'expliqua la cause de notre depart matinal quand les
charretiers nous dirent que les chevaux n'auraient jamais pu faire une
telle route a une heure plus avancee du jour et qu'avant le midi ils
auraient ete completement epuises.
Apres huit milles de marche, on detela les chevaux et chacun s'etendit
de son mieux a l'ombre des charrettes. On se reposa deux heures de
temps. A neuf heures on se remit en route. Le chemin etait long et
difficile, plusieurs chevaux paraissaient epuises, et souvent l'on etait
force de faire le trajet a pied pour soulager les animaux. Il etait une
heure de l'apres-midi quand nous traversames le ruisseau de "La Boue
Noire." Nous nous y arretames. Nous etions a 14 milles d'Edmonton et
avions deja fait 23 milles depuis le matin. Un des charretiers nous
ayant grandement vante ce ruisseau comme eau de bain, plusieurs se
baignerent avant le diner. L'eau en effet etait delicieuse, le fond
tres-mou, sans etre vaseux, sans pierre, sans herbage incommode, et
le courant seulement assez fort pour qu'il y eut du plaisir a nager a
l'amont.
A deux heures et demie l'on se remit en route. Une pluie fine commenca
a tomber. Le chemin etait mechant sur une longueur de quatre a
cinq milles, il y en eut une dizaine qui le firent a pied A peine
arrivions-nous au terme de notre marche que trois express venaient
a notre rencontre. Ils nous etaient envoyes d'Edmonton ou l'on nous
attendait le soir meme.
En quelques minutes, nous etions prets a repartir; nous etions a peine
deux ou trois par voiture. C'est dire que nous n'aillions plus au pas.
Nous passames sur la reserve de Papesteos qui s'etend sur une longueur
d'une dizaine de milles.
A peine arrives a trois milles d'Edmonton, et comme il se faisait tard,
les charretiers mirent leurs chevaux au trot, et le chemin se fit a
travers des flots de poussiere. Apres une demi-heure de course, nous
arrivons en vue d'Edmonton, qui fut salue par des cris de joie.
A six heures nous avions traverse la Saskatchewan et montions la cote
au milieu des saluts bruyamment manifestes de nos freres des autres
compagnies. La compagnie No.2 etait encore dans le Fort et les
compagnies 7 et 8 etaient campees, depuis leur arrivee, sur le cote sud
du Fort. A peine arrives, nous montons les tentes.
Nous fumes temoins ce soir-ci d'un spectacle magnifiq
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