etis
s'associerent, a la joie du prelat. Le lendemain Sa Grandeur partait,
emportant avec lui les meilleurs souhaits des coeurs qu'il avait su
consoler.
Il ne reste plus a raconter qu'un seul incident remarquable. Vers la fin
de mai, le capitaine fut informe qu'un vol de chevaux avait ete commis,
sur la reserve de Papesteos, par une bande de Sauvages, sous les ordres
d'un nomme Tacoots. L'affaire etait d'autant plus serieuse que Tacoots
etait plus redoute, et que l'on croyait qu'il ne bornerait pas la ses
depredations, Tacoots etait le seul Sauvage de ce district qui parlait
l'anglais et qui savait lire. Il volait souvent les documents officiels
du Gouvernement et allait en discuter le contenu avec ses co-nationaux.
Il avait entrevu juste assez de la civilisation pour en deviner les
mauvais cotes, et ses commentaires sur les affaires de l'etat etaient
loin d'etre favorables a ce dernier. Il etait venu de 300 milles au
nord-est et s'etait etabli sur la reserve de Papesteos.
Grace a son intelligence superieure et a son education et sa force
herculeenne, il exercait un pouvoir extraordinaire sur la tribu et
surtout sur le chef. Il etait reellement le commandeur sur la reserve,
Quelques jours apres le vol, il se rendit a Edmonton et expliqua au
Colonel les motifs de sa conduite. Le Colonel l'ecouta avec bonte et lui
pardonna, vu son repentir et les bonnes raisons qui expliquaient son
crime et le mettaient sous un jour plus favorable. Aussi jamais Sauvage
ne fut plus attache a son chef que ce Sauvage ne le devint a l'egard du
Colonel.
Voila maintenant le recit de la garnison du Fort Ethier termine. Il ne
reste plus qu'a ajouter quelques notes generales qui sont d'un certain
interet.
Pendant toute la campagne, il n'y eut pas un seul cas de maladie
serieuse. Le soldat Lamoureux eut une attaque de scorbut, causee par la
mauvaise qualite des viandes. Quelques autres en souffrirent aussi, mais
le caractere de leur maladie etait moins dangereux. Le Dr. Powell,
qui etait attache a ce Fort, merite les plus grands eloges. Toujours
regulier dans ses visites, il remplissait son devoir avec une bonne
volonte et un zele infatigable. En une circonstance meme, il n'hesita
pas a faire 80 milles a cheval, d'une seule course, pour donner ses
soins a un malade. Aussi le capitaine Ethier jugea-t-il a propos de
faire un rapport special au commandant, a Edmonton, de la bonne conduite
et du zele du jeune medecin.
Vers le milieu de juin
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