hewan. Puis le trajet se continua a
travers les prairies. De temps a autre, l'attention des soldats etait
attiree par des bandes de chevaux sauvages ou des volees d'outardes et
chacun faisait des commentaires a sa facon.
Enfin, vers une heure de l'apres-midi, le 12 Avril, l'on entra dans
Calgarry, le terme de notre long voyage, apres avoir parcouru au-dela de
deux mille cinq cents milles.
CHAPITRE II.
SEJOUR A CALGARRY.
Il etait environ une heure de l'apres-midi, le 12 du mois d'avril, quand
le 65e descendit des chars pour s'installer dans Calgarry. Malgre la
chaleur qu'il faisait, on nous fit parader en uniforme complet comme
pendant la marche sur le lac Superieur. Aussitot le bataillon forme,
les compagnies furent separees les unes des autres et conduites aux
differents hotels de la ville. La, on nous permit de nous deshabiller,
puis apres nous avoir fourni de l'eau, du savon et des peignes, et que
nous nous fumes laves et peignes, on nous introduisit dans la salle a
manger. Le repas fut bon et nous rappela le dejeuner de Port Arthur.
Aussitot le diner pris, le bataillon se rendit par compagnies dans une
prairie au sud des casernes de la police a cheval. Les tentes furent
bientot fixees et la vie de camp commenca a dater de ce jour. Vers les
six heures, on nous ramena au village ou le souper fut servi dans les
memes hotels ou l'on avait pris le diner et vers sept heures, tout le
monde etait de retour au camp. A 9 heures le repos sonna et bientot tout
fut silence dans le camp. Vingt-quatre gardes de nuit furent nommees,
mais rien n'attira leur attention d'une maniere particuliere excepte le
bruit lointain du "pow-wow" des Sauvages. Le mot de passe ce soir-la
etait "Frontenac."
Le lendemain a six heures du matin le lever fut sonne. Vers huit heures
on alla encore dejeuner au village. A peine de retour on fit l'exercice,
puis on commenca les preparatifs pour faire la cuisine au camp. Des feux
furent allumes a l'extremite Est du camp et vers une heure la marmite
etait suspendue. Le diner ne fut pret que vers trois heures. Aussitot le
diner pris, les soldats se retirerent sous leurs tentes et tout etait
tranquille quand tout a coup un courrier apporta la nouvelle que des
Sauvages s'etaient campes a deux milles du camp du 65eme.
Apres la premiere excitation passee, on choisit vingt sentinelles qu'on
envoya sur la montagne voisine sous le commandement du lieutenant
Starnes et la compagnie No. 1 recut l'ordre
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