FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83  
84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   >>   >|  
gros caillou ramasse pres de la grille, Marchas fit sauter la serrure, puis il gravit le perron, defonca la porte d'entree a coups de pied et a coups d'epaule, alluma un bout de bougie qu'il avait toujours en poche, et nous preceda dans un bon et confortable logis de particulier riche, en nous guidant avec assurance, avec une assurance admirable, comme s'il avait vecu dans cette maison qu'il voyait pour la premiere fois. Deux hommes restes dehors gardaient nos chevaux. Marchas dit au gros Ponderel, qui le suivait: --Les ecuries doivent etre a gauche; j'ai vu ca en entrant; va donc y loger les betes, dont nous n'avons pas besoin. Puis, se tournant vers moi: --Donne des ordres, sacrebleu! Il m'etonnait toujours, ce gaillard-la. Je repondis en riant: --Je vais placer mes sentinelles aux abords du pays. Je te retrouverai ici. Il demanda: --Combien prends-tu d'hommes? --Cinq. Les autres les releveront a dix heures du soir. --Bon. Tu m'en laisses quatre pour faire les provisions, la cuisine, et mettre la table. Moi, je trouverai la cachette au vin. Et je m'en allai reconnaitre les rues desertes jusqu'a la sortie sur la plaine, pour y placer mes factionnaires. Une demi-heure plus tard, j'etais de retour. Je trouvai Marchas etendu dans un grand fauteuil Voltaire, dont il avait ote la housse, par amour du luxe, disait-il. Il se chauffait les pieds au feu, en fumant un cigare excellent dont le parfum emplissait la piece. Il etait seul, les coudes sur les bras du siege, la tete entre les epaules, les joues roses, l'oeil brillant, l'air enchante. Dans la piece voisine, j'entendais un bruit de vaisselle. Marchas me dit en souriant d'une facon beate: --Ca va, j'ai trouve le bordeaux dans le poulailler, le champagne sous les marches du perron, l'eau-de-vie,--cinquante bouteilles de vraie fine--dans le potager, sous un poirier qui, vu a la lanterne, ne m'a pas semble droit. Comme solide, nous avons deux poules, une oie, un canard, trois pigeons et un merle cueilli dans une cage, rien que de la plume, comme tu vois. Tout ca cuit en ce moment. Ce pays est excellent. Je m'etais assis en face de lui. La flamme de la cheminee me grillait le nez et les joues: --Ou as-tu trouve ce bois-la? demandai-je. Il murmura: --Bois magnifique, voiture de maitre, coupe. C'est la peinture qui donne cette flambee, un punch d'essence et de vernis. Bonne maison! Je riais, tant je le trouvais drole, l'animal. Il rep
PREV.   NEXT  
|<   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83  
84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   >>   >|  



Top keywords:

Marchas

 

hommes

 

maison

 

placer

 

trouve

 

perron

 

toujours

 

assurance

 

excellent

 

champagne


cigare
 

bordeaux

 

poulailler

 
fumant
 

disait

 

cinquante

 

housse

 

bouteilles

 
chauffait
 

marches


emplissait

 

voisine

 
entendais
 

enchante

 

epaules

 
brillant
 

souriant

 

vaisselle

 

coudes

 

parfum


pigeons
 

murmura

 
demandai
 
magnifique
 

maitre

 

voiture

 

cheminee

 

flamme

 

grillait

 

trouvais


animal
 

vernis

 

peinture

 

flambee

 
essence
 

solide

 

poules

 

canard

 

poirier

 
potager