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c'est pourquoi les bonnes gens vous prenaient pour un fou. --Et ils vous envoyaient a mon secours, ou bien la charite vous a mis a ma recherche? --Non! dit-il en riant. Je ne suis pas de ces medecins qui courent apres la clientele et qui lui demandent la bourse ou la vie au coin d'un bois. Je m'en allais a Brigg en me promenant. J'ai flane en route. J'avais soif, et le murmure de la source m'a amene aupres de vous. Vous recitiez ou vous improvisiez. Je vous ai derange... --Non pas, m'ecriai-je; vous alliez fumer un cigare, et, si vous le permettez, je fumerai le mien pres de vous. Savez-vous, docteur, que je suis tres-heureux de vous voir a tete reposee et de causer un moment avec vous? --Comment! vous ne me connaissez pas! --Pas plus que vous ne me connaissez; mais vous etes pour moi le heros improvise d'un petit poeme que je roulais dans ma cervelle de comedien. Un proverbe, une fantaisie, je suppose: deux scenes pour peindre le contraste entre les deux types que nous representons, vous et moi. La premiere est tout a votre avantage. L'enfant se mourait, je plaignais la mere en m'endormant; vous la consoliez, vous sauviez l'enfant a mon reveil! Le cadre etait simple et touchant, et vous aviez le beau role. Dans la seconde scene, je voudrais pourtant relever l'artiste: vous pensez bien qu'on n'abjure pas l'orgueil de son etat! mais que puis-je imaginer pour avoir ici plus d'esprit et de sens que vous? Je ne trouve absolument rien, car, individuellement, vous me paraissez tres-superieur a moi en toutes choses... Il faudrait que vous fussiez assez modeste pour m'aider a prouver que l'artiste est le medecin de l'ame, comme le savant est celui du corps. --Oui, repondit mon aimable docteur en s'asseyant a mes cotes et en acceptant un de mes cigares; c'est une idee, et je me livre a vous pour que vous la realisiez. Je ne me crois superieur a personne; mais supposons que je sois tres-fort d'intelligence et cependant tres-faible en philosophie, que j'aie un grand chagrin ou un grand doute: c'est a votre eloquence exercee sur les matieres du sentiment et de l'enthousiasme a me guerir en m'attendrissant ou en me rendant la foi. Voyons, improvisez! --Oh! doucement! m'ecriai-je; je ne peux pas improviser sans repondre a quelque chose, et vous ne me dites rien. Il ne suffit pas de supposer, je ne sais pas m'exalter a froid. Confiez-moi vos peines, imaginez quelque drame, et, s'il n'y en a aucun dans votre vie, invent
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