de Beauvais, de Noyon et de Chartres, et du chancelier
Garin, qui la declarerent authentiquement, apres sa mort, par des
lettres scellees de leurs sceaux. Il recommanda son fils aux seigneurs
francais qui etait presens, et principalement a Matthieu II de
Montmorency, connetable de France, a Philippe, comte de Boulogne, au
comte de Montfort, aux sires de Coucy et de Bourbon, princes de son
sang, et a plusieurs autres seigneurs qui lui promirent que ses
intentions seraient exactement executees; qu'ils feraient serment de
fidelite au prince son fils, et qu'ils soutiendraient l'autorite de la
reine durant sa regence.
[Note 1: Il n'avait que douze ans commences; et, dans ce temps, les rois
n'etaient declares majeurs qu'a 21 ans.]
Pendant que cela se passait a Montpensier, Blanche etait restee a Paris,
ou elle attendait avec impatience l'arrivee du roi, pour le feliciter
sur ses conquetes: elle n'etait pas instruite de sa maladie. Pressee du
desir de le revoir, elle s'etait mise en chemin pour aller le joindre,
lorsqu'elle rencontra le jeune Louis, qui revenait precipitamment,
accompagne du chancelier et de plusieurs autres seigneurs. Elle
reconnut, a la tristesse repandue sur leurs visages, la perte que
la France venait de faire. Elle retourna aussitot a Paris, afin de
concerter avec les fideles serviteurs du roi, les mesures les plus
promptes qu'il convenait de prendre pour le faire couronner.
La regente ne fut pas long-temps sans apercevoir des semences de
division dans les discours de plusieurs grands vassaux de la couronne,
par les demandes qu'ils lui firent, et surtout par le refus de plusieurs
d'entre eux de se trouver a la ceremonie du couronnement du roi, qui
fut faite le premier dimanche de l'Avent de l'annee 1226. Le nombre des
seigneurs qui y assisterent ne fut pas, a beaucoup pres, aussi grand
qu'il devait etre, suivant l'usage ordinaire, et en consequence des
lettres que la regente leur avait fait ecrire pour les y inviter; mais
elle ne laissa pas de faire faire la ceremonie, par les conseils du
chancelier et du legat, le retardement paraissant dangereux, surtout
dans ces temps-la, ou on la regardait comme essentielle a la royaute.
La cour, et tous ceux qui devaient assister a cette ceremonie, s'etaient
rendus a Reims. Thibaud, comte de Champagne, etait en chemin pour s'y
trouver; mais, comme il approchait de la ville, on l'envoya prier de n'y
pas entrer, a cause du bruit faux, mais facheux, qui courait
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