reation." Ils lui
repondirent que, si on leur promettait de leur rendre leur nom, ils
allaient se faire tuer jusqu'au dernier. M. de Rochambeau le leur
promit, et ils tinrent parole comme on le verra. Le roi, sur le
rapport que lui fit M. de Rochambeau de cette affaire, ecrivit de sa
main: bon pour Royal-Auvergne.
M. le baron de Viomenil dirigeait l'attaque; mais le commandement
immediat en etait donne a Guillaume de Deux-Ponts. Les chasseurs de
Gatinais, commandes par le baron de l'Estrade, avaient la tete de la
colonne. Ils etaient par pelotons. Au premier rang se trouvaient les
deux sergents Foret et Le Cornet, avec huit charpentiers precedant
cent hommes portant les uns des fascines et les autres des echelles ou
des haches. M. Charles de Lameth, qui venait de remettre le service de
tranchee a Dumas, s'etait joint a cette premiere troupe ainsi que
M. de Damas. Venaient ensuite les grenadiers de Gatinais ranges par
files, sous le commandement de M. de l'Estrade, puis les grenadiers
et chasseurs de Deux-Ponts en colonne par sections. Les chasseurs des
regiments de Bourbonnais et d'Agenais suivaient a cent pas en arriere
de ce bataillon, commande par Guill. de Deux-Ponts[209]. Le second
bataillon du regiment de Gatinais, commande par le comte de Rostaing,
terminait la reserve. M. de Vauban, qui avait ete charge par M. de
Rochambeau de lui rendre compte de ce qui se serait passe, se tenait
aupres de M. de Deux-Ponts. Celui-ci donna l'ordre de ne tirer que
lorsqu'on serait arrive sur le parapet, et defendit que personne
sautat dans les retranchements avant d'en avoir recu l'ordre. Apres
ces dernieres instructions, on attendit le signal convenu pour se
mettre en marche.
[Note 209: Il est a remarquer que Guillaume de Deux-Ponts, bien qu'il
ne fut que lieutenant-colonel, fut toujours charge de postes plus
importants que le marquis son frere, qui etait colonel du meme
regiment.]
L'attaque des troupes francaises sur la redoute de gauche etait
combinee avec celle des troupes americaines aux ordres de La Fayette
et Steuben sur la redoute de droite. Elles devaient se faire toutes
les deux au meme signal. Le regiment de Touraine devait simultanement
les soutenir par une fausse attaque, et M. de Choisy, par une
demonstration du cote de Glocester.
Les six bombes qui devaient donner le signal furent tirees vers
onze heures, et les quatre cents hommes que commandait Guillaume de
Deux-Ponts se mirent en marche dans le plus pr
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