apres la capitulation,
offrirent, officiers et soldats, au duc de Lauzun de servir dans sa
legion. M. de Lauzun leur repondit qu'ils appartenaient aux Americains
et qu'il ne pouvait les prendre au service du roi de France sans
l'agrement du roi et du Congres.]
On trouva en outre 214 bouches a feu de tous calibres, 7,320 petites
armes, 22 drapeaux, 457 chevaux. Les Anglais perdirent aussi 64
batiments dont ils coulerent une vingtaine. Mais les 40 qui restaient
etaient en bon etat, 5 etaient armes, et la fregate _la Guadeloupe_ de
24 canons qui avait ete coulee put etre relevee.
Les Francais avaient eu pendant le siege 253 hommes tues ou blesses,
parmi lesquels 18 officiers. Un seul de ceux-ci avait ete tue
le dernier jour du siege, c'etait M. de Bellanger, lieutenant
d'artillerie.
Quoique les troupes francaises fussent traitees sous tous les rapports
comme des auxiliaires et que, comme nous l'avons vu, les generaux
francais eussent toujours reconnu la suprematie des generaux
americains, ceux-ci s'empresserent de leur accorder la preference pour
la nourriture et pour tous les soins qui dependaient d'eux. C'est
ainsi que quand les troupes du marquis de Saint-Simon joignirent
celles de La Fayette, le jeune general prit sur lui d'ordonner que
l'on ne delivrat de farines aux troupes americaines que lorsque les
Francais auraient recu des provisions pour trois jours. Aussi les
Americains n'avaient-ils presque jamais que de la farine de mais.
Il fit prendre les chevaux des _gentlemen_ du pays pour monter les
hussards francais, et les officiers superieurs eux-memes cederent
leurs propres chevaux dans le meme but. Cependant il ne s'eleva pas la
moindre plainte au su et de ces preferences que les soldats americains
reconnaissaient devoir etre accordees a des etrangers qui venaient de
loin combattre pour leur cause.
Le general Nelson, gouverneur de la Virginie, fit preuve pendant cette
campagne d'un devouement, d'un courage, d'une abnegation et d'un
respect pour les lois qui sont restes celebres et que je ne puis
passer sous silence. Il deploya une bravoure et un zele peu communs, a
la tete de ses milices. Il les paya de ses deniers en hypothequant ses
proprietes. En outre, apres avoir fait camper l'armee alliee au milieu
de ses recoltes et apres avoir dirige le tir de l'artillerie sur
les maisons d'York dont les plus belles, derriere les ouvrages de
l'ennemi, appartenaient a lui et a sa famille, il ne pretendit a aucun
de
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