artie de son etat-major.
Mais M. de Vaudreuil n'etait pas pret. Il declara meme qu'il ne le
serait qu'a la fin de novembre, et qu'il ne pourrait embarquer que
quatre mille hommes, y compris leurs officiers et leur suite. Le comte
de Rochambeau proposa alors au baron de Viomenil et a son frere de se
mettre a la tete des deux brigades d'infanterie et d'une partie de
l'artillerie pour les conduire aux Antilles. Il laissa le corps
de Lauzun avec l'artillerie de siege, qui etait restee detachee a
Baltimore, au fond de la baie de Chesapeak, sous les ordres de M. de
La Valette, et il chargea le duc de Lauzun du commandement des troupes
de terre qui resteraient en Amerique aux ordres du general Washington.
Le 4 novembre l'armee se porta de Hartford a Providence, ou elle prit
ses quartiers d'hiver, et le 1er decembre le baron de Viomenil, reste
seul chef de l'armee, fit lever le camp de Providence pour se rendre a
Boston. Le 24 decembre, il mit a la voile, et la flotte, apres
avoir couru bien des dangers, vint aborder le 10 fevrier 1783 a
Porto-Cabello, sur la cote de Caracas, ou elle devait se joindre au
comte d'Estaing et a l'amiral don Solano[231].
[Note 231: "Lorsque l'armee partit, a la fin de 1782, dit Blanchard,
apres deux ans et demi de sejour en Amerique, nous n'avions pas dix
malades sur cinq mille hommes. Ce nombre, inferieur a celui des
soldats qui sont ordinairement a l'hopital en France, indique combien
le climat des Etats-Unis est sain."]
De son cote, le comte de Rochambeau, apres avoir dit adieu a ses
troupes, retourna a New-Windsor voir une derniere fois le general
Washington, et alla s'embarquer sur une fregate qui l'attendait
dans la baie de Chesapeak. Les Anglais, qui etaient prevenus de son
embarquement, envoyerent quelques vaisseaux de New-York pour arreter
la fregate qui le portait; mais le capitaine, M. de Quenai, sut
dejouer ces tentatives, et Rochambeau arriva a Nantes sans difficulte.
Aussitot apres son arrivee en France, le general de Rochambeau se
rendit a Versailles, ou le roi le recut avec beaucoup de distinction.
Il lui dit que c'etait a lui et a la prise de l'armee de Cornwallis
qu'il devait la paix qui venait d'etre signee. Le general lui demanda
la permission de partager cet eloge avec un homme dont les malheurs
recents ne lui avaient ete appris que par les papiers publics, mais
qu'il n'oublierait jamais et priait Sa Majeste de ne point oublier que
M. de Grasse etait arrive, sur sa si
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