continuer la seconde parallele a travers la redoute prise par les
Francais jusqu'a celle des Americains; puis on installa dans cette
parallele une batterie de canons qui commenca aussitot son feu.
Pendant que Francais et Americains rivalisaient de courage, deux
fausses attaques tenaient en echec une partie des forces dont pouvait
disposer lord Cornwallis. C'etaient d'abord, a la gauche des lignes
francaises, sur le bord de la riviere d'York, les batteries dressees
par le regiment de Touraine qui ouvrirent un feu tres-vif sur les
ouvrages ennemis. Les Francais ne perdirent aucun homme sur ce
point[212].
[Note 212: Apres la nuit de la grande attaque (du 14 au 15 octobre
1781), le nombre des malades a l'ambulance etait d'environ cinq cents
dont vingt officiers. (_Blanchard_.)]
Du cote de Glocester, M. de Choisy recut l'ordre de faire aussi une
fausse attaque. Emporte par sa bravoure, il resolut de la faire
aussi serieuse que possible et d'emporter, l'epee a la main, les
retranchements ennemis. Dans ce but, il fit distribuer des haches a la
milice americaine pour couper les palissades. Mais au premier coup
de feu, beaucoup de miliciens jeterent les haches et les fusils et
prirent la fuite. Ainsi abandonne avec quelques compagnies seulement
d'infanterie francaise, M. de Choisy dut se replier sur la cavalerie
de Lauzun apres avoir perdu une douzaine d'hommes. Furieux de son
echec, il se disposait deux jours plus tard a renouveler sa tentative,
lorsqu'il en fut empeche par les preliminaires de la capitulation.
XXII
Cependant le succes remporte par les troupes alliees dans la nuit du
14 au 13 octobre avait inspire trop de confiance aux soldats d'Agenais
et de Soissonnais qui etaient de tranchee la nuit suivante avec M.
de Chastellux pour marechal de camp. Ils n'exercerent point une
surveillance suffisante, placerent peu de sentinelles et s'endormirent
pour la plupart en ne laissant personne a la garde des batteries. Les
Anglais envoyerent, a cinq heures du matin, un corps de six cents
hommes d'elite contre les postes avances des Francais et des
Americains. Ils surprirent ces postes, enclouerent du cote des
Francais une batterie de sept canons, tuerent un homme et en
blesserent trente-sept autres, ainsi que plusieurs officiers:
MM. Marin, capitaine de Soissonnais; de Bargues, lieutenant de
Bourbonnais; d'Houdetot, lieutenant d'Agenais; de Leaumont,
sous-lieutenant d'Agenais, et de Pusignan, lieutenant d'artille
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