outume adoptee quand on obtient les _honneurs
de la guerre_. Le comte de Rochambeau et les officiers francais, qui
n'avaient aucun grief particulier contre le general anglais, etaient
d'avis de les lui accorder. Les generaux americains n'etaient meme
pas contraires a cette opinion. Mais La Fayette, se rappelant que les
memes ennemis avaient force, lors de la capitulation de Charleston,
le general Lincoln a tenir ployes les drapeaux americains et a ne pas
jouer une marche nationale, insista pour qu'on usat de represailles a
leur egard et obtint que la capitulation se fit dans ces deux memes
conditions, ce qui fut adopte.
La capitulation fut signee le 19, a midi. A une heure, les allies
prirent possession des ouvrages anglais, et, a deux heures, la
garnison defila entre les deux haies formees par les Americains et les
Francais, et deposa ses armes, sur les ordres du general Lincoln, dans
une plaine a la gauche des lignes francaises. La garnison de Glocester
defila de son cote devant M. de Choisy; puis l'armee prisonniere
rentra dans York et y resta jusqu'au 21. On la divisa en plusieurs
corps qui furent conduits dans differentes parties de la Virginie, du
Maryland ou de la Pensylvanie.
Lord Cornwallis pretexta une indisposition pour ne pas sortir a la
tete de ses troupes. Elles furent commandees par le general O'Hara.
L'adjudant general Dumas fut charge d'aller au devant de ces troupes
et de diriger la colonne. Il se placa a la gauche du general O'Hara,
et comme celui-ci lui demanda ou se tenait le general Rochambeau: "A
notre gauche, repondit Dumas; a la tete de la ligne francaise;" et
aussitot le general O'Hara pressa le pas de son cheval pour presenter
son epee au general francais. Dumas devinant son intention partit au
galop pour se placer entre le general anglais et M. de Rochambeau.
Celui-ci lui indiquait en meme temps d'un geste le general Washington
place en face de lui a la tete de l'armee americaine. "Vous vous
trompez, lui dit alors Dumas, le general en chef de notre armee est a
la droite; puis il le conduisit. Au moment ou le general O'Hara levait
son epee pour la remettre, le general Washington l'arreta en lui
disant: _Never from such good a hand_ (jamais d'une aussi bonne main).
Les generaux et les officiers anglais semblaient du reste
tres-affectes de leur defaite et faisaient paraitre surtout leur
mecontentement d'avoir du ceder devant des revoltes pour lesquels ils
avaient professe publiquement jusq
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