Une fregate ennemie, la _Guadeloupe_, de vingt-six canons, ayant
tente de remonter la riviere, la batterie de Touraine tira sur elle a
boulets rouges. La fregate se mit a couvert sous le feu de la ville;
mais le _Charon_, vaisseau ennemi de cinquante, fut atteint et
brula[207]. Le soir, la batterie americaine commenca aussi un feu
soutenu. Les deserteurs apprirent que lord Cornwallis avait ete
surpris de cette attaque de l'artillerie. Ses troupes en etaient
decontenancees, car leur general leur avait assure que les assiegeants
n'etaient pas a craindre malgre leur nombre, puisqu'ils n'avaient pas
de canons. Il y eut ce jour deux blesses.
[Note 207: Jamais spectacle plus horrible et plus beau n'a pu s'offrir
a l'oeil. Dans une nuit obscure, tous ses sabords ouverts jetant des
gerbes de feu, les coups de canon qui en partaient, l'aspect de
toute la rade, les vaisseaux sous leurs huniers fuyant les vaisseaux
enflammes, tout cela faisait un spectacle terrible et grandiose.
(_Mercure de France_, novembre 1781; rapport d'un officier general
francais.)]
Le 10, au matin, huit bateaux plats des ennemis charges de troupes
remonterent la riviere a environ un mille et tenterent de debarquer du
cote de M. de Choisy. Celui-ci, instruit de leur projet, les recut
a coups de canon et les forca a s'en retourner. Le meme jour, les
Francais demasquerent une forte batterie sur le milieu de leur front.
Son tir parut faire beaucoup de degats au milieu des batteries
ennemies, qui ralentirent leur feu.
Marechal de camp: le baron de Viomenil.
Brigadier: M. de Custine.
Agenais et Saintonge: deux bataillons chacun.
Travailleurs de nuit: trois cents hommes.
Il y eut un soldat tue et trois blesses.
Le 11, M. de Chastellux etant marechal de camp, huit cents
travailleurs, sous la protection de deux bataillons de Gatinais et
de deux bataillons de Deux-Ponts, commencerent la construction de
la seconde parallele a environ cent quarante toises en avant de la
premiere et a petite portee de fusil de la place. On s'attendait a
une vigoureuse sortie et l'on avait renforce les quatre bataillons de
service ordinaire de quelques compagnies auxiliaires de grenadiers de
Saintonge et de chasseurs de Bourbonnais. Mais on n'eut qu'a echanger
quelques coups de fusil avec de faibles patrouilles anglaises qui ne
s'attendaient pas sans doute a trouver les assiegeants si pres. Il y
eut quatre hommes blesses: a la grande attaque et trois a l'attaque de
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