, en criant: "Aux armes!" donner dans l'un des avant-postes.
A l'instant meme un courrier fut expedie au premier consul, qui
avait couche a Torre-di-Garofolo.
Mais, en attendant les ordres qui allaient arriver, la generale
battit sur toute la ligne.
Il faut avoir assiste a une pareille scene pour se faire une idee
de l'effet que produit sur une armee endormie, le tambour appelant
le soldat aux armes, a trois heures du matin.
C'est le frisson pour les plus braves.
Les soldats s'etaient couches tout habilles; chacun se leva,
courut aux faisceaux, sauta sur son arme.
Les lignes se formerent dans la vaste plaine de Marengo; le bruit
du tambour s'etendait comme une longue trainee de poudre, et, dans
la demi-obscurite, on voyait courir et s'agiter l'avant-garde.
Quand le jour se leva, nos troupes occupaient les positions
suivantes:
La division Gardanne et la division Chamberlhac, formant l'extreme
avant-garde, etaient campees a la cassine de Petra-Bona, c'est-a-
dire dans l'angle que fait, avec la route de Marengo a Tortone, la
Bormida traversant cette route pour aller se jeter dans le Tanaro.
Le corps du general Lannes etait en avant du village de San-
Giuliano, le meme que le premier consul avait montre, trois mois
auparavant, sur la carte, a Roland, en lui disant que la se
deciderait le sort de la prochaine campagne.
La garde des consuls etait placee en arriere des troupes du
general Lannes, a une distance de cinq cents toises environ.
La brigade de cavalerie aux ordres du general Kellermann et
quelques escadrons de hussards et de chasseurs formaient la gauche
et remplissaient sur la premiere ligne les intervalles des
divisions Gardanne et Chamberlhac.
Une seconde brigade de cavalerie, commandee par le general
Champeaux, formait la droite et remplissait, sur la seconde ligne,
les intervalles de la cavalerie du general Lannes.
Enfin, le 12e regiment de hussards et le 21e regiment de
chasseurs, detaches par Murat sous les ordres du general Rivaud,
occupaient le debouche de Salo situe a l'extreme droite de la
position generale.
Tout cela pouvait former vingt-cinq ou vingt-six mille hommes sans
compter les divisions Monnier et Boudet, dix mille hommes a peu
pres, commandees par Desaix et detachees de l'armee pour aller
couper la retraite a l'ennemi sur la route de Genes.
Seulement, au lieu de battre en retraite, l'ennemi attaquait.
En effet, le 13, dans la journee, le general Melas, general e
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