Haddick; la seconde, par le general Melas; la troisieme, par le
general Ott.
A une tres petite distance en avant de la Bormida, il existe un
ruisseau appele le Fontanone; ce ruisseau coule dans un ravin
profond, qui forme un demi-cercle autour du village de Marengo et
le defend.
Le general Victor avait deja vu le parti que l'on pouvait tirer de
ce retranchement naturel, et s'en etait servi pour rallier les
divisions Gardanne et Chamberlhac.
Bonaparte approuvant les dispositions de Victor, lui envoya
l'ordre de defendre Marengo jusqu'a la derniere extremite: il lui
fallait a lui le temps de reconnaitre son jeu sur ce grand
echiquier enferme entre la Bormida, le Fontanone et Marengo.
La premiere mesure a prendre etait de rappeler le corps de Desaix,
en marche, comme nous l'avons dit, pour couper la route de Genes.
Bonaparte expedia deux ou trois aides de camp en leur ordonnant de
ne s'arreter que lorsqu'ils auraient rejoint ce corps.
Puis il attendit, comprenant qu'il n'y avait rien a faire qu'a
battre en retraite le plus regulierement possible, jusqu'au moment
ou une masse compacte lui permettrait non seulement d'arreter le
mouvement retrograde, mais encore de marcher en avant.
Seulement, l'attente etait terrible.
Au bout d'un instant, l'action s'etait reengagee sur toute la
ligne. Les Autrichiens etaient parvenus au bord du Fontanone, dont
les Francais tenaient l'autre rive; on se fusillait de chaque cote
du ravin; on s'envoyait et se renvoyait la mitraille a portee de
pistolet.
Protege par une artillerie terrible, l'ennemi, superieur en
nombre, n'a qu'a s'etendre pour nous deborder.
Le general Rivaud, de la division Gardanne, le voit qui s'apprete
a operer ce mouvement.
Il se porte hors du village de Marengo, place un bataillon en rase
campagne, lui ordonne de se faire tuer sans reculer d'un pas;
puis, tandis que ce bataillon sert de point de mire a l'artillerie
ennemie, il forme sa cavalerie en colonne, tourne le bataillon,
tombe sur trois mille Autrichiens qui s'avancent au pas de charge,
les repousse, les met en desordre, et tout blesse qu'il est, par
un biscaien, les force a aller se reformer derriere leur ligne.
Apres quoi, il vient se replacer a la droite du bataillon qui n'a
pas bouge d'un pas.
Mais, pendant ce temps, la division Gardanne, qui depuis le matin
lutte contre l'ennemi, est rejetee dans Marengo, ou la suit la
premiere ligne des Autrichiens, dont la premiere ligne force
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