st celle du payeur de l'armee; elle se divise
naturellement en deux branches, en caisse recevante, que nous avons
appelee _caisse centrale_, et qui est destinee a recevoir les
contributions, et en _caisse depensante_: celle-ci sert a payer les
depenses de l'armee.
Tout ce que je lis, venant de la tresorerie, porte un caractere
d'ineptie et de faussete qui ne peut etre explique que par la plus
grande malveillance.
La tresorerie dit que nous avons 33,000,000 en caisse: elle dit un
mensonge, car l'ordonnateur a beaucoup de peine a faire son service, et
l'on suffit difficilement au pret.
On estime le pret de l'armee d'Italie a 1,400,000 fr. par mois, autre
inexactitude: le pret de l'armee monte a 3,000,000 par mois.
On dit que l'armee d'Italie n'a envoye qu'un million a l'armee du Rhin,
autre faussete; elle lui a envoye un million l'annee derniere, et un
autre million cette annee: il y a pres de trois mois que ce dernier est
arrive.
Si tous les autres calculs pour toutes les autres depenses de l'etat et
les autres armees de la republique sont faits avec la meme bonne foi, je
ne suis plus etonne que les comptes de la tresorerie soient en si grande
dissonance avec la realite.
Au reste, citoyen ministre, je ne me mele des finances de l'armee que
pour ne pas souffrir qu'une tresorerie mal intentionnee vienne nous oter
la subsistance que le soldat s'est gagnee, et nous fasse perir de faim.
Que la tresorerie assure la subsistance de l'armee, et alors nous nous
embarrasserons fort peu de ce qu'elle fera.
Mais, par l'emploi qu'elle a fait du million que j'avais envoye pour
les matelots de Toulon, qu'elle a retire a Paris, quoique la paye des
matelots se trouvat arrieree de trois mois, et par le million que
j'avais envoye a Brest, qu'elle a retenu a Paris, quoique les matelots
de Brest se trouvassent sans pret, je vois qu'elle se soucie fort peu
du bien du soldat, pourvu qu'elle conclue des marches comme ceux de la
compagnie Flachat, par lesquels elle lui accorde 50,000 fr. pour le
transport d'un million a Paris. Un million en especes pese a peu pres
dix milliers: cela ferait la charge de six voitures, qui, rendues en
poste et en cinq jours a Paris, occasionneraient une depense de trois
a quatre cents louis; si vous ajoutez a cela la faculte de pouvoir
le transporter en or et en lettres de change, il est facile de vous
convaincre quelle est la friponnerie qui dirige toutes les operations de
la tresorerie.
Je vou
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