t de ce jour que datent la fondation de la republique,
l'organisation de la grande nation; et la grande nation est appelee par
le destin a etonner et consoler le monde.
Soldats! eloignes de votre patrie, et triomphant de l'Europe, on vous
preparait des chaines; vous l'avez su, vous avez parle: le peuple s'est
reveille, a fixe les traitres, et deja ils sont aux fers.
Vous apprendrez, par la proclamation du directoire executif, ce que
tramaient les ennemis particuliers du soldat, et specialement des
divisions de l'armee d'Italie.
Cette preference nous honore: la haine des traitres, des tyrans et des
esclaves sera dans l'histoire notre plus beau titre a la gloire et a
l'immortalite.
Rendons grace au courage des premiers magistrats de la republique,
aux armees de Sambre-et-Meuse et de l'interieur, aux patriotes, aux
representans restes fideles au destin de la France; ils viennent de nous
rendre, d'un seul coup, ce que nous avons fait depuis six ans pour la
patrie.
BONAPARTE.
Au quartier-general a Passeriano, le 26 fructidor an 5 (12 septembre
1797).
_Au directoire executif._
Je vous envoie ma proclamation a l'armee, en lui faisant part de votre
proclamation et des evenemens qui sont arrives le 18 a Paris.
Je ne sais par quelle fatalite le ministre de la guerre ne m'a pas
encore envoye votre arrete qui incorpore l'armee des Alpes dans l'armee
d'Italie. Un de ces arretes, qui est du 4 fructidor, vient de m'arriver
aujourd'hui, encore est-ce un envoi que vous m'avez fait des bureaux du
directoire meme.
J'ai fait partir pour Lyon la quarante-cinquieme demi-brigade de ligne,
commandee par le general de brigade Bon, et une cinquantaine d'hommes
a cheval: ces troupes se trouveront a peu pres a Turin lorsque vous
recevrez cette lettre.
J'ai fait partir le general de brigade Lannes avec la vingtieme
d'infanterie legere, et la neuvieme de ligne, pour Marseille: elle se
trouvera, lorsque vous lirez cette lettre, a peu pres a la hauteur de
Genes.
J'ai envoye dans les departemens du Midi la proclamation que je vous
fais passer.
Je vais egalement m'occuper de faire une proclamation pour les habitans
de Lyon, des que je saurai a peu pres ce qui s'y sera passe; des
l'instant que j'apprendrai qu'il y a le moindre trouble, je m'y porterai
avec rapidite.
L'etat-major a envoye copie de votre arrete au general Kellermann.
Comptez que vous avez ici cent mille hommes qui, seuls, sauraient faire
respecter les
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