t pas aussi bien
qu'elles devraient aller: heureux les princes qui ont des ministres
comme vous!
Un jour, le protocole de nos seances sera publie, et vous serez
etonne de l'impudence et de l'effronterie avec lesquelles on joue les
intentions de l'empereur et peut-etre la surete de sa couronne. Au
reste, rien n'est encore desespere. Croyez que, quels que soient les
evenemens, rien n'alterera l'estime et la consideration que j'ai pour
votre personne.
BONAPARTE.
Au quartier-general a Passeriano, le 27 fructidor an 5 (13 septembre
1797)
_Au ministre des relations exterieures._
Je vous envoie la lettre que j'ecris au citoyen Canclaux, ministre a
Naples, en reponse aux ouvertures qui lui ont ete faites par M. Acton,
et dont il vous aura surement rendu compte.
La cour de Naples ne reve plus qu'accroissement et grandeur; elle
voudrait, d'un cote, Corfou, Zante, Cephalonie, etc.; de l'autre, la
moitie des etats du pape, et specialement Ancone. Ces pretentions sont
trop plaisantes: je crois qu'elle veut en echange nous ceder l'ile
d'Elbe. Je pense que desormais la grande maxime de la republique doit
etre de ne jamais abandonner Corfou, Zante, etc., nous devons, au
contraire, nous y etablir solidement. Nous y trouverons des ressources
pour notre commerce, elles seront d'un grand interet pour nous et les
evenemens futurs de l'Europe.
Pourquoi ne nous emparerions-nous pas de l'ile de Malte? L'amiral Brueys
pourrait tres-bien mouiller la et s'en emparer: quatre cents chevaliers,
et au plus un regiment de cinq cents hommes, sont la seule garde qu'ait
la ville de la Valette. Les habitans, qui montent a plus de cent mille,
sont tres-portes pour nous, et fort degoutes de leurs chevaliers qui ne
peuvent plus vivre et meurent de faim; je leur ai fait expres confisquer
tous leurs biens en Italie. Avec l'ile de Saint-Pierre, que nous a cedee
le roi de Sardaigne, Malte, Corfou, nous serons maitres de toute la
Mediterranee.
S'il arrivait qu'a notre paix avec l'Angleterre nous fussions obliges
de ceder le cap de Bonne-Esperance, il faudrait alors nous emparer de
l'Egypte. Ce pays n'a jamais appartenu a une nation europeenne, les
Venitiens seuls y ont une preponderance precaire. On pourrait partir
d'ici avec vingt-cinq mille hommes escortes par huit ou dix batimens de
ligne ou fregates venitiennes, et s'en emparer.
_L'Egypte n'appartient pas au grand-seigneur_.
Je desirerais, citoyen ministre, que vous prissiez a Pari
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