mesures que vous prendrez pour asseoir la liberte sur des
bases solides.
Qu'importe que nous remportions des victoires, si nous sommes honnis
dans notre patrie? On peut dire de Paris ce que Cassius disait de Rome:
Qu'importe qu'on l'appelle reine, lorsqu'elle est, sur les bords de la
Seine, esclave de l'or de Pitt?
BONAPARTE.
Au quartier-general a Passeriano, le 26 fructidor an 5 (12 septembre
1797).
_Au ministre des relations exterieures._
Le general Clarke vous ecrit en grand detail, citoyen ministre, pour
vous faire connaitre notre situation; vous trouverez egalement dans sa
correspondance la copie des proces-verbaux; toutes ces negociations ne
sont que des plaisanteries, les vraies negociations se feront a Paris.
Si le gouvernement prend une bonne fois la stabilite qu'il doit avoir;
si cette poignee d'hommes evidemment vendus a l'Angleterre, ou seduits
par les cajoleries d'une bande d'esclaves, se trouve une fois dans
l'impuissance et sans moyens d'agiter, vous aurez la paix, et telle que
vous la voudrez, quarante-huit heures apres.
On se figurerait difficilement l'imbecillite et la mauvaise foi de la
cour de Vienne. Dans ce moment-ci nos negociations sont suspendues,
parce que les plenipotentiaires de S.M. ont envoye un courrier a Vienne
pour connaitre l'_ultimatum_ de l'empereur.
Le seul projet auquel nous avons paru donner quelque assentiment,
dans le confidentiel, est celui-ci: les limites specifiees dans nos
observations sur l'article 4 des preliminaires, seraient pour nous
Mayence, etc.
Pour l'empereur, Venise et les limites de l'Adige. Corfou, etc., a nous.
Le reste de l'Italie libre, a la Cisalpine.
Nous donnerions Palma-Nova le meme jour qu'ils nous donneraient Mayence.
Je vous le repete, que la republique ne soit pas chancelante; que cette
nuee de journaux qui corrompent l'esprit public et font avoir de nous
une tres mauvaise opinion a l'etranger, soit etouffee; que le corps
legislatif soit pur et ne soit pas ambitieux; que l'on chasse hors de la
France les emigres, et que l'on ote de toutes les administrations les
partisans de la royaute, que solde l'or de l'Angleterre, et la grande
nation aura la paix comme elle voudra. Tant que tout cela n'existera
pas, ne comptez sur rien. Tous les etrangers nous menacent de l'opinion
de la France: que l'on ait de l'energie sans fanatisme, des principes
sans demagogie, et de la severite sans cruaute; que l'on cesse d'etre
faible, tremblant
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