s prie, citoyen ministre, de communiquer cette lettre aux
commissaires de la tresorerie, et de les prier, lorsqu'ils auront des
assertions a publier sur les finances de l'armee d'Italie, de vouloir
bien etre un peu mieux instruits, et de s'occuper franchement des
besoins de l'etat.
L'armee d'Italie a procure quarante ou cinquante millions a la
republique, independamment de l'equipement, de l'habillement, de
la solde et de tout l'entretien d'une des premieres armees de la
republique. Mais la posterite, en feuilletant l'histoire des siecles qui
nous ont precedes, observera qu'il n'y a de cela aucun exemple. Qu'on
ne s'imagine pas que cela ait pu se faire sans imposer des privations
a l'armee d'Italie, elle en a souvent eprouve; mais je savais que les
autres armees, que notre marine, que le gouvernement avaient de plus
grands besoins encore.
L'escadre du contre-amiral Brueys arrive a Venise. J'avais envoye un
million a Toulon, la tresorerie s'en est emparee, et il nous faut
aujourd'hui pres de deux millions, pour pouvoir acquitter six mois de
l'arriere de la solde, fournir a l'approvisionnement de la flotte et a
l'habillement et equipement des matelots et garnisons des vaisseaux.
Sans doute que la tresorerie denoncera encore le commissaire
ordonnateur, parce qu'il pourvoira aux besoins de son escadre: je ne
sache pas qu'on puisse pousser plus loin la malveillance, l'ineptie et
l'impudence.
BONAPARTE.
Au quartier-general a Passeriano, le 17 fructidor an 5 (3 septembre
1797).
_Bonaparte, general en chef de l'armee d'Italie, aux citoyens de la
huitieme division militaire._
Le directoire executif vous a mis sous mon commandement militaire.
Je connais le patriotisme du peuple des departemens meridionaux; des
hommes ennemis de la liberte ont en vain cherche a vous egarer.
Je prends des mesures pour rendre a vos belles contrees le bonheur et la
paix.
Patriotes, republicains, rentrez dans vos foyers; malheur a la commune
qui ne vous protegera pas! malheur aux corps constitues qui couvriraient
de l'indulgence le crime et l'assassinat!
Et vous, generaux, commandans de place, officiers, soldats, vous etes
dignes de vos freres d'armes d'Italie! protegez les republicains, et ne
souffrez pas que des hommes couverts de crime, qui ont livre Toulon aux
Anglais, qui nous ont obliges a un siege long, et penible, qui ont en un
seul jour incendie treize vaisseaux de guerre, rentrent et nous fassent
la loi.
Admini
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