rysandre.
Que lui importait que madame de Barizel quittat, deux fois par semaine,
le chateau de Dayelle pour venir a Paris et qu'en arrivant elle allat
dejeuner avec Avizard dans un cabinet, tantot de tel restaurant, tantot
de tel autre; puis qu'apres avoir quitte Avizard elle allat passer une
heure avec Leplaquet dans une chambre d'un des hotels qui avoisinent la
gare Saint-Lazare; cela confirmait ce que Raphaelle lui avait raconte,
mais que lui importait! Son opinion sur madame de Barizel etait faite,
et il n'etait d'aucun interet pour lui qu'on la confirmat ou qu'on la
combattit.
Cependant il fallait qu'il ecoutat tous ces rapports de Houssu, de meme
qu'il fallait qu'il autorisat celui-ci a continuer sa surveillance, car
c'etait en la suivant qu'on pouvait esperer arriver a Corysandre.
Mais les journees s'ajoutaient aux journees et Houssu ne trouvait rien.
Que devait penser Corysandre? Ne l'accusait-elle point de l'abandonner?
L'automne se passa et madame de Barizel revint a Paris.
--Maintenant, dit Houssu, nous la tenons.
Mais ce fut une fausse esperance; elle n'alla point voir sa fille et ses
domestiques, interroges, ne purent rien dire de satisfaisant. Les uns
pensaient que mademoiselle etait retournee en Amerique, une autre
croyait qu'elle etait a Paris; la seule chose certaine etait qu'elle
n'ecrivait pas a sa mere et que sa mere ne lui ecrivait pas. Quant a
celle-ci, on parlait de son prochain mariage avec Dayelle.
Ce mariage inspira a Houssu une idee que Roger n'accepta pas; elle etait
cependant bien simple c'etait de faire savoir a madame de Barizel que si
elle ne rendait pas la liberte a sa fille, on ferait manquer son mariage
avec Dayelle en communiquant a celui-ci les renseignements avec pieces a
l'appui qui racontaient la jeunesse d'Olympe Boudousquie.
Houssu fut d'autant plus surpris que ce moyen fut repousse, qu'il voyait
combien etait vive l'impatience, combien etaient douloureuses les
angoisses du duc.
C'etait non seulement pour Corysandre que Roger s'exasperait de ces
retards, mais c'etait encore pour lui-meme.
En effet, avec la mauvaise saison son etat maladif s'etait aggrave, et
il ne se passait guere de jour sans que Harly le pressat de partir pour
le Midi.
--Allez ou vous voudrez, disait Harly, la Corniche, l'Algerie, Varages
si vous le preferez, mais, je vous en prie comme ami, je vous l'ordonne
comme medecin, quittez Paris dont la vie vous devore.
--Bientot, repondai
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