trouver
d'aide qu'aupres de gens comme Houssu. Il se cachait de Harly et de
Nougaret; a plus forte raison ne pouvait-il pas s'ouvrir a mademoiselle
Renee.
Cependant il fallait qu'il se hatat d'agir, car dans le monde, autour de
lui, on commencait a parler du mariage de mademoiselle de Barizel
avec Leon Dayelle. Ce bruit, qui tout d'abord lui avait paru absurde,
s'imposait maintenant a lui quoi qu'il fit pour le repousser. Il y avait
des gens qui le regardaient d'une facon etrange, ceux-ci avec curiosite,
ceux-la d'un air enigmatique. Il y en avait d'autres qui, plus naifs ou
plus cyniques, l'interrogeaient directement:
--Est-ce vrai que la belle Corysandre epouse le fils du pere Dayelle?
Quand il ne repondait pas il y avait des gens qui repondaient pour lui,
expliquant les raisons qui justifiaient ce mariage: la rouerie de madame
de Barizel, la beaute de Corysandre, ses mariages manques jusqu'a ce
jour, la nullite de Leon Dayelle, l'avarice du pere Dayelle qui voulait
faire passer aux mains de son fils l'argent qu'il avait eu la faiblesse
de se laisser arracher par madame de Barizel, ce qui etait une operation
veritablement habile.
Ainsi presse, il allait se decider a chercher un nouvel agent pour
l'adjoindre a Houssu, quand celui-ci vint l'avertir tout triomphant
qu'il avait enfin trouve une personne sure pour faire remettre a
mademoiselle de Barizel la lettre dont il etait charge.
--Et la reponse a cette lettre? demanda Roger.
--Si la jeune personne en fait une, j'ai pris mes precautions pour
qu'elle nous parvienne demain; mais monsieur le duc doit comprendre que
je ne peux pas savoir si mademoiselle de Barizel repondra.
Cela pouvait, en effet, faire l'objet d'un doute pour Houssu, mais non
pour Roger, qui etait bien certain qu'a sa lettre elle repondrait par
une lettre non moins tendre; non moins passionnee. Maintenant que
le moyen de correspondre etait trouve, ils s'ecriraient, ils
s'entendraient, et dans quelques jours elle serait a lui; si ce n'etait
pas dans quelques jours, ce serait dans quelques semaines; le temps
n'avait plus d'importance pour eux.
Grande fut sa surprise ou plutot sa stupefaction quand le lendemain,
au moment ou il attendait Houssu, Bernard lui annonca que madame la
comtesse de Barizel lui demandait un entretien et qu'elle etait dans son
salon, l'attendant.
Apres quelques secondes de reflexion, il se dit qu'elle venait sans
doute pour obtenir de lui les pieces compromettant
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