rir la boite
sur moi. Etes-vous pret, vous aussi?
L'hote restait stupefait. C'etait visible aux yeux de tous. Il remua les
doigts; une ou deux fois, ses levres s'entr'ouvrirent, mais les paroles
ne venaient pas. L'assemblee n'en pouvait plus et voulait a tout prix
voir le denouement de cette situation. Stillmann demanda simplement:
--Nous attendons votre decision, monsieur Holmes.
Apres un silence de quelques instants, l'hote repondit a voix basse:
--Je defends qu'on me fouille.
Il n'y eut aucune demonstration bruyante, mais dans la salle chacun dit
a son voisin:
--Cette fois, la question est tranchee! Holmes n'en mene plus large
devant Archy.
Que faire, maintenant? Personne ne semblait le savoir. La situation
devenait embarrassante, car les evenements avaient pris une tournure si
inattendue et si subite que les esprits s'etaient laisse surprendre et
battaient la breloque comme une pendule qui a recu un choc. Mais, peu a
peu, le mecanisme se retablit et les conversations reprirent leurs
cours; formant des groupes de deux a trois, les hommes se reunirent et
essayerent d'emettre leur avis sous forme de propositions. La majorite
etait d'avis d'adresser a l'assassin un vote de remerciements pour avoir
debarrasse la communaute de Flint Buckner: cette action meritait bien
qu'on le laissat en liberte. Mais les gens plus reflechis protesterent,
alleguant que les cervelles mal equilibrees des Etats de l'Est
crieraient au scandale et feraient un tapage epouvantable si on
acquittait l'assassin.
Cette derniere consideration l'emporta donc et obtint l'approbation
generale.
Il fut decide que Fetlock Jones serait arrete et passerait en jugement.
La question semblait donc tranchee et les discussions n'avaient plus
leur raison d'etre maintenant. Au fond, les gens en etaient enchantes,
car tous dans leur for interieur avaient envie de sortir et de se
transporter sur les lieux du drame pour voir si le baril et les autres
objets y etaient reellement. Mais un incident imprevu prolongea la
seance et amena de nouvelles surprises.
Fetlock Jones, qui avait pleure silencieusement, passant presque
inapercu au milieu de l'excitation generale et des scenes emouvantes qui
se succedaient depuis un moment, sortit de sa torpeur lorsqu'il entendit
parler de son arrestation et de sa mise en jugement; son desespoir
eclata et il s'ecria:
--Non! ce n'est pas la peine! Je n'ai pas besoin de prison ni de
jugement. Mon chatiment est
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