nt de peine. La seule chose que je vous
demande, c'est de me pardonner la peine que je vous fis en voulant
m'engager.
Benissez et priez pour moi.
Je m'arrete, car ces lignes vous broient le coeur. Courage, la victoire
est a nous et vive notre chere Patrie!
Mes derniers baisers a vous tous que j'ai tant aimes. Adieu et vive la
France!
COLIN.
_Lettre ecrite par Cesar COLOMA, 5e Regiment d'Infanterie, tombe au
champ d'honneur, le 23 Janvier 1917, a Troyon._
Cher Papa,
Nous venons du repos; maintenant, nous voici dans les tranchees, les
obus, les marmites ne cessent pas de nous passer sur la tete, mais on
y est habitue, et puis il faut marcher. Et que je sois tue ou blesse,
c'est toujours pour la Patrie.
Ma chere Maman, ne t'en fais pas pour moi, si je ne reviens plus, c'est
pour Dieu et pour la France que je le fais; en avant et bon courage, et
puis encore un mot, je te defends de t'habiller en noir, cela n'est pas
necessaire.
Papa, ne t'en fais pas, c'est pour la France.
C. COLOMA.
_Lettre adressee par Auguste COMPAGNON, Sergent au 56e Regiment
d'Infanterie, tombe au champ d'honneur en allant secourir un camarade
blesse, a Somme-Suippes, en Champagne, le 7 Octobre 1915, au President
de l'Association de la Presse Chalonnaise, a propos de felicitations
envoyees par cette Association._
10 Mars 1915.
...Mon merite est si mince! C'est d'avoir fait, mes chers et braves
amis, ce que vous auriez tous fait a ma place, dans l'ardeur de votre
patriotisme, qui n'est pas inferieur au mien, bien au contraire. Si
l'age, si un etat de sante precaire ne vous avaient contraints de rester
a l'arriere, tous vous etiez prets a marcher de l'avant, comme moi, et
plus vite que moi, et a faire, vous aussi, de vos poitrines genereuses,
un rempart a la mere Patrie.
Mais vous ne l'avez pas pu, et c'est moi le plus privilegie de vous
tous; j'admire comment le grand bonheur que j'ai d'avoir pu faire mon
devoir peut m'attirer, au surplus, des felicitations aussi douces que
les votres.
Combattre pour la plus noble des causes: etre de la grande foule des
defenseurs du plus beau des pays, etre du cote de la justice et de
l'Humanite contre le plus barbare des envahisseurs: figurer,--oh! bien
obscurement,--mais figurer tout de meme dans le plus grand drame de
l'histoire; avoir le moyen de centupler la valeur de sa vie miserable,
en l'immolant, s'il le faut, au triomphe de tout ce qu'il y a de plus
precieux e
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