bien votre magnifique foi vous
soutiendra. Enfin, je serai mort en plein combat, apres avoir reconquis
un peu de notre sol de France; on ne peut envier une plus belle mort; je
vous supplie de conserver votre courage. Dieu n'eprouve que ceux qu'il
aime et au milieu de vos enfants et de vos petits-enfants vous revivrez
en les regardant vivre.
Priez pour moi, chere petite maman; je n'ai pas besoin de vous parler
ainsi, vous m'avez donne le grand exemple de la religion et je vous en
remercie. Dieu vous dispensera la force. Que je regrette, a la veille de
l'attaque, de ne pouvoir vous embrasser une derniere fois, vous redire
l'immensite de ma tendresse. J'aurais ete si heureux d'essayer de vous
rendre encore un peu heureuse en vivant une vie qui vous eut plu.
J'embrasse avec toutes les forces de mon coeur mes freres et mes
soeurs pour lesquels j'ai une telle affection; que tous se souviennent
quelquefois du petit frere. Que l'on parle de lui. Au revoir, adieu,
chere petite maman cherie. Si je continuais, je pleurerais peut-etre et
sous le canon on ne pleure pas....
...Je vous embrasse, ma mere cherie, merci de la tendresse de votre
coeur pour moi, merci de m'avoir tant aime.
GUY.
_Lettre ecrite par le Lieutenant Henri FOURNIER, 176e Regiment
d'Infanterie, tombe au champ d'honneur le 13 Aout 1915._
Mes chers Parents,
Nous embarquons ce soir pour les Dardanelles; je vous ecris ces mots a
la hate car je n'ai pas une minute. Nous allons vraisemblablement a
un serieux coup de torchon. Si j'en rechappe, et je l'espere, je me
depecherai de vous donner de mes nouvelles.
Je vous embrasse tous du fond du coeur et espere vous revoir bientot. Si
je ne reviens pas, acceptez mon sacrifice avec un coeur fort, en vous
disant que je ne regrette rien et que je serai content de pouvoir donner
ma vie pour mon pays, heureux surtout si nous avons la victoire.
Je vous demande pardon de vous causer peut-etre de la peine en vous
ecrivant ces lignes, mais l'instant est critique.
Je ne vous en dis pas plus. Ayez confiance quand meme et croyez que je
reste malgre tout confiant dans le succes final.
Encore une fois, mille et mille baisers de votre fils qui vous aime.
HENRI.
_Poeme contenu dans la derniere lettre de Gabriel-Tristan FRANCONI,
tombe au champ d'honneur le 23 Juillet 1918._
17 Juillet 1918.
PRIERE A LA FRANCAISE
Le poing brise d'avoir frappe l'envahisseur,
Permets que poursuivi par l'invinci
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