pu vous faire, et je
vous remercie de tout mon coeur de ce que vous m'avez eleve dans notre
religion et je demande au bon Dieu de vous benir pour cela.
Je n'oublierai pas non plus de remercier de tout mon coeur Monsieur
l'Abbe Perret, qui m'a instruit de ma religion et qui m'a fait tant de
bien; Monsieur l'Abbe Amiot, qui a ete pour moi un bon pasteur et qui
a si bien continue l'oeuvre de l'Abbe Perret; mes oncles et tantes des
Faittes, qui depuis mon plus jeune age ont ete pour moi des seconds
peres et meres, et en general tous mes autres parents et amis qui m'ont
fait du bien sur la terre; je me recommande aux prieres de tous: j'en
aurai tant besoin pour paraitre devant le souverain juge.
Enfin, je termine, mes bien chers parents, en vous disant de croire que
ma derniere pensee apres Dieu sera pour vous crier un grand au revoir
dans l'Eternite.
Votre LOUIS.
_Lettre ecrite par le Sous-Lieutenant Louis ROBIN, 76e Regiment
d'Infanterie, blesse mortellement le 25 Septembre 1915._
Chere Soeurette,
Je t'ecris a toi, car je te sais assez courageuse pour preparer papa et
maman au cas ou je resterais dans la fournaise. Si, dans une dizaine
de jours, tu n'as rien recu de moi, tu pourras dire adieu a ton grand
frerot. Comme tu as du t'en rendre compte, c'est le grand coup que l'on
donne aux Boches et ce sera probablement la plus grande bataille des
temps modernes sur un front de 800 kilometres.
Que m'est-il reserve? Mystere. Le 76 deg. est appele a penetrer un des
premiers dans les pays envahis par les Boches. Tout le monde ici est
plein d'espoir, ainsi que moi d'ailleurs, et je te recommande mes vieux
parents, ma chere femme et surtout ton petit neveu.
Je termine en t'embrassant.
Ton frere,
LOUIS.
_Lettre ecrite par Pierre SAGOT, Sous-Lieutenant au 22e Bataillon de
Chasseurs Alpins, mort glorieusement pour la France, le 3 Septembre
1914, en conduisant sa section a l'assaut de la Tete de Behouille
(Vosges)._
J'ecris ce petit mot aujourd'hui 2 Septembre, ne connaissant pas le sort
que Dieu me destine.
Quand vous recevrez cette lettre, bien chers parents, j'aurai donne ma
vie pour la Patrie, je serai mort en pensant a vous, apres avoir fait
ma priere si Dieu m'en donne le temps! Vivez heureux malgre cette dure
epreuve, reportez votre affection sur votre petit Roger. Dites a tous de
bien aimer leur Patrie pour recompenser ceux qui sont morts pour elle.
Dites a tous de vivre en chretien, ca
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