t par leurs charmantes fleurs
qui bornent la route. Rien n'est a comparer a notre sol francais. On y
trouve de tout. Aussi les Boches voulaient s'en emparer, mais trop tard,
maintenant ils peuvent repartir chez eux. Nous n'en voulons plus de
leurs tableaux sur notre terre sacree, terrain que nos peres ont su
conserver et que nous sommes appeles a defendre.
Il parait qu'il s'est livre un gros combat naval. Peut-etre sera-t-il
une bonne preuve d'epuisement de cette terrible nation qui croyait nous
aneantir sans reprendre, aussi l'a-t-on surnommee l'Aigle; quant a
present, c'est plus qu'un vautour. Dans tous les cas, vivement que ca
finisse pour revoir tous ces braves qui ont su se devouer et surtout
faire patienter les braves soldats. Grace a leur savoir viendra le jour
ou nous serons vainqueurs, et rentrant dans leurs foyers pourrons revoir
ces braves, les felicitant, les remerciant de leur devouement qu'ils ont
su nous inspirer.
En attendant ce jour, recevez, mes braves amis, les plus grands
souvenirs et le gage de la plus profonde amitie.
AUGUSTIN.
_Lettre ecrite par Marcel DUCREUX, engage volontaire au 4e Regiment
mixte de Zouaves, tombe an champ d'honneur._
Fin Decembre 1914.
Mes chers parents,
Accroupi dans la paille d'une modeste maisonnette de village, un sac en
maniere de pupitre, je suis heureux de pouvoir vous envoyer mes voeux de
bonne annee, s'il est possible qu'en les circonstances actuelles l'annee
1915 soit pour quelques-uns pas trop douloureuse.
Ces voeux sont aussi les votres et un peu ceux de tout le monde, ils se
trouvent confondus en un seul espoir, celui de se trouver reunis, en
bonne sante, au grand jour de la Victoire francaise definitive.
Le general Joffre a lance a tous ses soldats une proclamation dans
laquelle il fait savoir que, pour en terminer avec la situation presente
et chasser les Allemands de notre sol, un grand coup reste a frapper et
que pour cela il compte sur tous.
Tenons-nous donc prets pour ce sublime assaut liberateur.
En ce qui me concerne, mes chers parents, sachez que ni l'energie, ni la
notion du devoir ne me feront defaut et qu'a quelque prix que ce soit,
je serai ce que vous m'avez appris a etre, un bon Francais et un homme
de coeur.
Mon cher Papa, ma chere Maman, mes cheres petites Soeurs, recevez les
baisers remplis d'effusion de votre petit soldat bien-aime.
Marcel DUCREUX.
_Lettre ecrite par Henri-Remy DUHEM, 147e Regiment d'Inf
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