erminable debat dont le compte rendu remplirait un volume,
quoique notre bon La Fontaine l'ait fait tenir dans le dialogue du "Loup
et de l'Agneau", le docteur Loyds, le jeune et eminent diplomate qui
represente en Europe la Republique sud-africaine, gagnait a son pays
les sympathies unanimes des nations continentales, dont les coeurs se
gonflent d'angoisse et dont les mains sont pretes a se tendre vers le
vaillant petit peuple qui seul a ose tenir en echec les arrogantes
pretentions de l'ennemi commun. "Toutes les nations nous haissent!"
disait amerement M. Gibson Bowlen a la seance de cloture du Parlement;
une seule, la moindre de toutes, a eu jusqu'ici le courage de son
opinion.
"Nous expierons la faute, si nous la commettons!" ecrivait quelques
jours auparavant M. Stead, et Gladstone, avant tout autre, avait eu la
loyaute de dire: "Nous avons fait tort au Transvaal, nous lui devons
reparation". Ces paroles sonnent mal a une oreille britannique, mais
il vaut mieux les ecouter avant le crime que d'entendre a l'heure de
l'expiation des discours comme celui de Burker au lendemain de la guerre
d'Amerique: "Grands dieux! s'ecriait-il au Parlement anglais, en 1782,
est-il temps encore de nous parler des droits que nous soutenons dans
cette guerre! oh les excellents droits! Precieux ils doivent etre,
car ils nous ont coute cher. Oh! droits precieux, qui avez coute a la
Grande-Bretagne treize provinces, quatre iles, cent mille hommes et plus
de dix millions sterling! oh! droits admirables qui avez coute a la
Grande-Bretagne son empire sur l'Ocean et cette superiorite si
vantee qui faisait plier devant elle toutes les nations! Oh! droits
inestimables, qui avez enleve notre rang parmi les nations, notre
importance au dehors et notre bonheur au dedans; qui avez detruit notre
commerce et nos manufactures, qui nous avez reduit de l'empire le plus
florissant qui fut au monde a un Etat restreint et sans grandeur! Droits
precieux, qui nous couterez sans doute ce qui nous reste!"
Pour plonger la nation anglaise dans une pareille confusion, il avait
suffi qu'en France l'indignation publique, encore fremissante des hontes
acceptees au traite de Paris, a la suite de la guerre de Sept Ans,
contraignit le ministre Vergennes, longtemps hesitant, a saisir
l'occasion inesperee qui se presentait de prendre revanche sur
l'Angleterre et de relever a la fois notre marine et nos colonies,
en marchant resolument a la suite de Lafayette et de ta
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