objet
de si ardentes competitions europeennes, l'element le plus precieux
est assurement l'extreme richesse en charbon de la region dont
Lourenco-Marques est le debouche, et avec laquelle il est mis depuis
quelques annees en communication par le chemin de fer Pretoria-Lourenco.
Cette ligne, qui constitue la voie de communication la plus rapide[6]
entre le Transvaal et la mer, tend visiblement a absorber le meilleur du
trafic longtemps reserve a la ligne du Cap, a laquelle celle de Durban,
par le Natal, avait deja ouvert une concurrence, compensee dans une
certaine mesure par les rapides progres du trafic sud-africain.
[Note 6: Longueur des lignes de Pretoria a Lourenco, 562 kil.; a
Durban, 812 kil.; au Cap, 1,674.]
Les transports de la ligne de Lourenco-Marques se chiffrent par un
tonnage de 88,276 en 1895, de 159,475 en 1896 et de 189,992 en 1897. La
progression est significative.
Plus eloquente encore est celle de la production des mines de charbon
du Transvaal: 548,534 tonnes en 1893,--791,358 en 1894,--1,133,465 en
1895,--1,437,297 en 1896 et 1,600,212 en 1897.
La majeure partie de ce charbon est utilisee dans les mines d'or dont
l'industrie ne s'est developpee que grace a ce precieux voisinage,
mais l'exportation par Lourenco s'accentue de jour en jour grace a la
consommation croissante de la navigation a vapeur, qui, apres certaines
hesitations, a adopte les houilles de Middleburg et de Lydenbourg, du
moins sur l'_Ost Deutsch Africa_, et sur les navires de plusieurs lignes
anglaises.
(Nos compagnies francaises, dont l'initiative est plus lente,--on ne le
sait que trop!--n'ont pas encore juge prudent de les imiter, et
restent pieusement fideles aux vieux errements et aux fournisseurs
traditionnels.)
La production totale du charbon au Transvaal a ete jusqu'a I'annee 1897,
de 5,510,000 tonnes, representant, au puits, une valeur de 58 millions
de francs. Il n'en faut pas d'avantage pour indiquer quelle sera la
valeur de Delagoa-Bay, sur la route des Indes, surtout comme point
d'approvisionnement: l'Angleterre a bien d'autres ports de relache, et
elle fait faire d'enormes travaux, en ce moment a Port-Louis-de-Maurice;
nous possedons Diego-Suarez, admirable rade de refuge et d'observation.
Mais ni a Port-Louis ni a Diego, on ne trouve d'autre charbon que celui
qui y est apporte par mer a grands frais et le prix de la tonne du
charbon de navigation s'y eleve parfois au-dessus de 60 francs, alors
qu'il ne de
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