passe guere 15 shillings a Cardiff. C'est dire quel role les
houilleres transvaaliennes sont appelees a jouer dans cette question,
qui touche de si pres a l'avenir, a l'existence meme de Madagascar.
Le dernier-ne, le Benjamin de notre empire colonial, a ete tout de
suite, de la part du public francais, l'objet d'une faveur que ses
aines ont mis longtemps a obtenir. Une certaine desaffection a suivi,
occasionnee par le leurre des mines d'or, d'ou les capitaux francais
n'out retire jusqu'a present que des deceptions, et aussi par les
innombrables difficultes qu'oppose au developpement des ressources d'un
pays neuf un regime administratif odieux a ceux-la memes qui le manient,
et qui le manient, il faut le dire, d'une main liberale et souvent
habile. Il est neanmoins incontestable qu'une exploitation raisonnee,
patiente et delivree de certaines entraves qu'on verra sauter quelque
jour, tirera plus ou moins rapidement, du sol de la grande ile, par
la culture et par l'elevage, d'enormes richesses, dont le principal
avantage est de trouver tout aupres d'elles un debouche insatiable.
Madagascar, c'est le grenier de l'Afrique du Sud: betail, volailles,
oeufs, riz, manioc, bois pour les galeries de mines et pour les
traverses de chemins de fer, c'est chez nous que le Transvaal aura
toutes les raisons de prendre ces produits dont il fait une consommation
illimitee et dont la majeure partie lui est fournie jusqu'a present
par les colonies anglaises du Cap et de Natal, ou transitee sur leurs
chemins de fer.
Il est improbable que l'Angleterre une fois maitresse du pays des Boers,
encourage cette concurrence et facilite l'introduction des denrees d'un
pays avec lequel elle est en guerre de tarifs et auquel elle pretendait,
il y a quelques mois encore, imposer un regime economique a son gre
comme elle s'efforce vainement de le faire depuis cinq ans au Transvaal.
On m'objectera peut-etre que l'Angleterre libre-echangiste ne saurait,
meme contre nous, fermer des portes, qui out toujours ete largement
ouvertes par le gouvernement de Pretoria. Parler ainsi serait donner une
preuve nouvelle de la force des prejuges inculques a l'esprit de ses
rivaux economiques par la politique anglaise qui preche partout le
libre-echange et qui pratique la protection la ou elle y trouve profit:
ouvertement dans plusieurs de ses colonies et hypocritement dans la
Metropole, ou tous les pretextes sont bons pour empecher l'entree du
betail etranger. Nos
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