a Louis XIV, Lusignan, des anciens rois de Jerusalem, Kerolan,
Vauquelin, Rouge, Tronjolly, Gesril du Papeu, qui, au moment de la
capitulation, se jeta a la nage pour aller porter l'ordre a la fregate
anglaise de cesser le feu, et revint, autre Regulus, partager le sort de
ses compagnons, etc., etc.
"La _Chartreuse_ occupe la place de la chapelle que le duc de Bretagne Jean
IV avait erigee sur le champ de bataille d'Auray. Ainsi la meme terre
recouvre les compagnons de du Guesclin et les compagnons de Sombreuil[1]."
[Note 1: _Revue de Bretagne et de Vendee_.]
Pendant les executions, des femmes veillaient aux environs, pretes a
secourir ceux qui parviendraient a se sauver; une vingtaine a peu pres
eurent ce bonheur; on cite Fournier de Boisairault d'Oiron, qui se jeta a
terre au moment ou l'on tira et qui s'echappa; un autre, un jeune homme,
Rieux, le dernier rejeton d'une des plus illustres familles bretonnes,
s'elanca des rangs des victimes et s'enfuit a travers les champs et les
marais; il avait franchi une petite riviere a la nage, et etait pres
d'atteindre un bois ou on l'attendait, quand une balle le frappa; il tomba
au lieu meme ou, quatre cents ans auparavant, son aieul, le marechal de
Rieux, etait mort a cote de Charles de Blois[1].
[Note 1: Le P. Arthur Martin, _Pelerinage a Sainte-Anne d'Auray_.]
"Les emigres de Quiberon, a dit Napoleon, sont descendus les armes a la
main sur le sol de la patrie, mais ils l'ont fait pour la cause de leur
roi, ils etaient salaries de nos ennemis, cela est vrai, mais ils l'etaient
pour la cause de leur roi; la France donna la mort a leur action et des
larmes a leur courage; tout devoument est heroique[1]."
[Note 1: _Memoires_.]
Un poete viendra, un jour, qui redira ces scenes pathetiques, et, comme
Shakespeare, deroulera l'histoire des guerres civiles de la patrie,
l'epopee de nos gloires et de nos malheurs, de nos heros et de nos martyrs;
et il lui suffira, pour etre sublime, de representer la verite.
V
Les Rochers.--Combourg.
=Madame de Sevigne et Chateaubriand.=
En sortant de Vitre, on suit un joli chemin qui serpente; a un detour, on
longe un mur qui soutient une terrasse; une simple barriere, au bout de ce
mur, separe le chemin d'un vaste preau: on est arrive. Ce preau c'est la
grande cour; a droite, la chapelle, ronde comme un pigeonnier; a gauche,
les servitudes; au fond des batiments en equerre, au milieu desquels
s'eleve une t
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