x, promesse muette et gage de prochaines
fiancailles.
Les luttes debutent par les plus jeunes: des adolescents, des enfants
presque, de douze a quatorze ans, se depouillent de leur veste, se prennent
a bras le corps, et cherchent a se jeter par terre. La lutte n'est pas
longue, l'un a vite renverse l'autre; mais, a peine le vaincu s'est-il
releve, qu'il se precipite sur son adversaire, et le combat recommence.
Trois, quatre, dix defaites successives ne le decouragent pas; il a deja
cette obstination des hommes de sa race. Tous les deux se serrent, se
pressent, les bras raidis, les yeux en feu, le visage rouge de sang, et
plus la lutte se renouvelle, plus elle devient longue et tenace. Tel qui a
ete renverse, la premiere fois, presque immediatement, resiste ensuite un
quart d'heure aux efforts redoubles de son vainqueur. Cependant, malgre
leur acharnement, pas un mouvement de colere, pas un geste defendu, pas une
infraction aux regles de la lutte: on ne doit se prendre que par le buste;
aucun, pour gagner un avantage, ne frapperait au visage son adversaire, ou
ne le saisirait par les cheveux. Ces enfants ont la conscience de ce qu'ils
se doivent a eux-memes: ils veulent se montrer dignes de devenir un jour de
vrais lutteurs. Enfin, et en s'y prenant a plusieurs fois, on les separe.
C'est le tour des hommes.
Un homme sort des rangs, et, le chapeau a la main, fait le tour du cercle.
Si personne ne se presente pour le lui disputer, le prix lui appartient.
Mais un autre aussi entre dans l'arene: a ce moment une femme, quittant
precipitamment sa place, court apres lui, et le retient par le bras, c'est
sa mere; il est trop jeune encore, elle ne veut pas qu'il lutte, il recevra
peut-etre un mauvais coup. Le jeune homme resiste; impatient de montrer sa
force, il ecarte doucement sa mere, et elle le suit malgre lui, et on la
voit lui parler avec cette vivacite d'amour qu'ont seules les meres; elle
lui prend les mains de peur qu'il ne s'echappe d'elle. L'assemblee assiste
impatiente et divisee a ce combat de tendresse et de fiere ardeur: les
jeunes gens et les jeunes filles sont pour le fils, les plus ages pour la
mere,--jusqu'a ce que l'un des vieillards, jugeant en faveur de la plus
faible, decide qu'une fois encore le fils cedera a la douce contrainte des
pleurs maternels.
Un autre, d'ailleurs, s'est presente; celui-ci est un lutteur celebre, cent
bouches le nomment a la fois; il fait deux pas en avant avec lenteur et
grav
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