n'a garde d'omettre les noms celebres qui ont
honore de tels etablissements chez les anciens. Parmi nos illustres
ancetres les bibliothecaires (car je n'y veux reconnaitre ni compter les
esclaves et les affranchis), il cite donc en premiere ligne Demetrius
de Phalere, Callimaque, Eratosthene, Apollonius, Zenodote, chez les
Ptolemees, pour la bibliotheque d'Alexandrie; Vairon et Hygin a Rome,
pour la Palatine. Ainsi Varron et Demetrius de Phalere, voila des
ancetres. Il est vrai que la realite du fait se peut contester a l'egard
de Demetrius de Phalere, qui etait un bien grand seigneur pour cet
office; mais Callimaque, Apollonius, Varron et Gabriel Naude, cela,
suffit bien.--Je tire toutes ces droleries de son livre mome, dusse-je
paraitre de ceux un peu legers dont il dit, non sans dedain, qu'ils ne
recherchent en tout que la fleur:
Decerpunt flores et summa encumina captant.
Son _Addition a l'Histoire de Louis XI_ (1630) est le dernier ouvrage
qu'il publia avant son depart pour l'Italie. Il y prelude d'instinct a
ses coups d'Etat et a son prochain code de la science des princes par
la predilection qu'il marque pour _le plus advise de nos rois_, pour
_l'Euclide et l'Archimede de la politique_, comme il le qualifie.
Voulant montrer que Louis XI n'etait pas du tout aussi ignorant qu'on
l'a pretendu et que l'a dit surtout le leger historien bel-esprit
Mathieu, il reprend le cote litteraire de l'histoire de ce regne; c'est
un pretexte pour lui d'y rattacher une foule de particularites sur les
livres, sur le prix qu'on y mettait dans les vieux temps, de raconter au
long la renaissance des lettres et de discuter a fond les origines de
l'imprimerie introduite en France precisement sous Louis XI. Au nombre
des ecrits attribues a ce prince, il omet la part, si gracieuse pourtant
et si piquante, qui lui revient dans la composition des _Cent Nouvelles
nouvelles_, ce sur quoi nous insisterions de preference aujourd'hui.
Mais Naude, nous l'avons dit, ne faisait aucun cas des romans et contes
en langue vulgaire, et ne daignait s'enquerir de leur plus ou moins
d'agrement; s'il s'est montre quelque peu savant en us, c'a ete par cet
endroit.
Il ne l'est pas du tout d'ailleurs dans le choix de la these qu'il
entreprend ici de prouver. S'il veut que Louis XI ait ete. un prince
plus lettre qu'on ne l'a dit, ce n'est pas qu'il attribue aux lettres
plus d'influence qu'il ne faut sur l'art de gouverner. Loin de la, il
pose tout d'ab
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