-MARIE DEPLACE, SUIVIE DE SEPT LETTRES INEDITES DU
COMTE JOSEPH DE MAISTRE, par M. F.-Z. Collombet.
II.--SOIREES DE ROTHAVAL, OU REFLEXIONS SUR LES INTEMPERANCES
PHILOSOPHIQUES DU COMTE JOSEPH DE MAISTRE (Lyon, 1843).
Dans l'article sur Joseph de Maistre, insere le 1er aout dernier, il a
ete parle d'un savant de Lyon, respectable et modeste, auquel l'illustre
auteur du _Pape_ avait accorde toute sa confiance sans l'avoir jamais
vu, qu'il aimait a consulter sur ses ouvrages, et dont, bien souvent,
il suivit docilement les avis. Cet homme de bien et de bon conseil,
que nous ne nommions pas, venait precisement de mourir le 16 juillet
dernier, et aujourd'hui un ecrivain lyonnais, bien connu par ses utiles
et honorables travaux, M. Collombet, nous donne une biographie de M.
Deplace, c'etait le nom du correspondant de M. de Maistre. Les pieces
qui y sont produites montrent surabondamment que nous n'avions rien
exagere, et elles ajoutent encore des traits precieux a l'intime
connaissance que nous avons essaye de donner du celebre ecrivain.
Disons pourtant d'abord que M. Deplace, ne a Roanne en 1772, etait de
ces hommes qui, pour n'avoir jamais voulu quitter le second ou meme le
troisieme rang, n'en apportent que plus de devouement et de services a
la cause qu'ils ont embrassee. Celle de M. Deplace etait la cause meme,
il faut le dire, des doctrines monarchiques et religieuses, entendues
comme le faisaient les Bonald et ces chefs premiers du parti: il y
demeura fidele jusqu'au dernier jour. Il appartenait a cette generation
que la Revolution avait saisie dans sa fleur et decimee, mais qui se
releva en 1800 pour restaurer la societe par l'autel. Il fonda une
maison d'education, forma beaucoup d'eleves, et ecrivit des brochures ou
des articles de journaux sous le voile de l'anonyme et seulement pour
satisfaire a ce qu'il croyait vrai. Il avait defendu contre la critique
d'Hoffman des _Debats_ le beau poeme des _Martyrs_, et plus tard, en
1826, il attaqua M. de Chateaubriand pour son discours sur la liberte de
la presse. M. Deplace pretait souvent sa plume aux idees et aux ouvrages
de ses amis; pour lui, il ne chercha jamais les succes d'amour-propre,
et je ne saurais mieux le comparer qu'a ces militaires devoues qui
aiment a vieillir _dans les honneurs obscurs de quelque legion_: c'est
le major ou le lieutenant-colonel d'autrefois, cheville ouvriere du
corps, et qui ne donnait pas son nom au regiment. On lui attribue la
reda
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