ction des _Memoires_ du general Canuel, et meme celle du _Voyage a
Jerusalem_ du Pere de Geramb. Mais son vrai titre, celui qui l'honorera
toujours, est la confiance que lui avait accordee M. de Maistre, et la
deference, aujourd'hui bien constatee, que l'eminent ecrivain temoignait
pour ses decisions.
L'extrait de correspondance qu'on publie porte sur le livre du _Pape_
et sur celui de l'_Eglise gallicane_, qui en formait primitivement
la cinquieme partie et que l'auteur avait fini par en detacher.
L'avant-propos preliminaire en tete du _Pape_ est de M. Deplace: "Mais
que dites-vous, monsieur, de l'idee qui m'est venue de voir a la tete
du livre un petit avant-propos de vous? Il me semble qu'il introduirait
fort bien le livre dans le monde, et qu'il ne ressemblerait point du
tout a ces fades avis d'editeur fabriques par l'auteur meme, et qui font
mal au coeur. Le votre serait piquant parce qu'il serait vrai. Vous
diriez qu'une confiance illimitee a mis entre vos mains l'ouvrage d'un
auteur que vous ne connaissez pas, ce qui est vrai. En evitant tout
eloge charge, qui ne conviendrait ni a vous ni a moi, vous pourriez
seulement recommander ses vues et les peines qu'il a prises pour ne pas
etre trivial dans un sujet use, etc., etc. Enfin, monsieur, voyez si
cette idee vous plait: je n'y tiens qu'autant qu'elle vous agreera
pleinement."
Et dans cette meme lettre datee de Turin, 19 decembre 1819, on lit:
"On ne saurait rien ajouter, monsieur, a la sagesse de toutes les
observations que vous m'avez adressees, et j'y ai fait droit d'une
maniere qui a du vous satisfaire, car toutes ont obtenu des efforts qui
ont produit des ameliorations sensibles sur chaque point. Quel service
n'avez-vous pas rendu au feu pape Honorius, en me chicanant un peu sur
sa personne? En verite l'ouvrage est a vous autant qu'a moi, et je vous
dois tout, puisque sans vous jamais il n'aurait vu le jour, du moins a
son honneur." M. de Maistre revient a tout propos sur cette obligation,
et d'une maniere trop formelle pour qu'on n'y voie qu'un remerciment de
civilite obligee. Il va, dans une de ses lettres (18 septembre 1820),
apres avoir parle des arrangements pris avec le libraire, jusqu'a offrir
a M. Deplace, avec toute la delicatesse dont il est capable, _un
coupon dans le prix qui lui est du_: "Si j'y voyais le moindre danger,
certainement, monsieur, je ne m'aviserais pas de manquer a un merite
aussi distingue que le votre, et a un caractere dont je
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