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es, sans sortir cependant du caractere general. Il y a la, comme dans toutes les etendues de pays un peu considerables, des landes, des terres fertiles, des endroits boises, des espaces decouverts et nus: partant, des differences dans les types d'habitants, dans leurs gouts, dans leurs usages. Je ne me laisserai pas entrainer a une description complete, je n'y serais pas competent, et je sortirais des bornes de mon sujet, qui est de faire ressortir une sorte de type general, lequel resume, je crois, assez bien le caractere de l'ensemble. Ce resume de la couleur essentielle du Berry, je le prends sous ma main, dans le coin que j'habite et dont je ne sors presque plus, dans l'ensemble de vallons et de plaines que j'appelle la _vallee Noire_, et qui forme geographiquement, en effet, une grande vallee de la surface de quarante lieues carrees environ. Cette vallee, presque toute fertile et touchant a la Marche et au Bourbonnais vers le midi, est le point le plus recule de la province et le plus central de la France. Ses tendances stationnaires, l'antiquite de ses habitudes et la conservation de son vieux langage s'expliquent precisement par cette situation. Les routes y sont une invention toute moderne; il n'y a pas plus de vingt ans que les transports et les voyages s'y font avec facilite, et on ne peut pas dire encore qu'ils s'y fassent avec promptitude. Rien n'attire l'etranger chez nous; le voisin y vient a peine; aucune ligne de grande communication ne traverse nos hameaux et nos villes, et ne les met en rapport avec des gens d'un peu loin. Un pays ainsi place se suffit longtemps a lui-meme quand il est productif et salubre. Le petit bourgeois s'imagine que sa petite ville est la plus belle de l'univers, le paysan estime que nulle part sous le ciel ne murit un champ aussi bien cultive que le sien. De la l'immobilite de toutes choses. Les vieilles superstitions, les prejuges obstines, l'absence d'industrie, l'_arcan_ antique, le travail lent et dispendieux des grands boeufs, le manque de bien-etre dont on ne s'apercoit pas, parce qu'on ne le connait pas, une certaine fierte a la fois grandiose et stupide, un grand fonds d'egoisme, et de la aussi certaines vertus et certaine poesie qui sont effacees ailleurs ou remplacees par autre chose. Le travail de la terre absorbe partout le paysan. Il est soutenu, lent et penible. Dans notre vallee Noire, on laboure encore a sillons etroits et profonds avec des boeufs superbes
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