FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98  
99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   >>  
illustres, ont eu des apparitions qui n'ont trouble ni leur jugement ni leur sante, et dont cependant il n'a pas dependu d'eux tous de ne pas se sentir affectes plus ou moins apres coup. Parmi grand nombre d'interessants ouvrages publies sur ce sujet, il faut noter celui du docteur Brierre de Boismont, qui analyse aussi bien que possible les causes de l'hallucination. Je n'apporterai apres ces travaux serieux qu'une seule observation utile a enregistrer, c'est que l'homme qui vit le plus pres de la nature, le sauvage, et apres lui le paysan, sont plus disposes et plus sujets que les hommes des autres classes aux phenomenes de l'hallucination. Sans doute, l'ignorance et la superstition les forcent a prendre pour des prodiges surnaturels ces simples aberrations de leurs sens; mais ce n'est pas toujours l'imagination qui les produit, je le repete; elle ne fait le plus souvent que les expliquer a sa guise. Dira-t-on que l'education premiere, les contes de la veillee, les recits effrayants de la nourrice et de la grand'mere disposent les enfants et meme les hommes a eprouver ce phenomene? Je le veux bien. Dira-t-on encore que les plus simples notions de physique elementaire et un peu de moquerie voltairienne en purgeraient aisement les campagnes? Cela est moins certain. L'aspect continuel de la campagne, l'air qu'il respire a toute heure, les tableaux varies que la nature deroule sous ses yeux, et qui se modifient a chaque instant dans la succession des variations atmospheriques, ce sont la pour l'homme rustique des conditions particulieres d'existence intellectuelle et physiologique; elles font de lui un etre plus primitif, plus normal peut-etre, plus lie au sol, plus confondu avec les elements de la creation que nous ne le sommes quand la culture des idees nous a separes, pour ainsi dire, du ciel et de la terre, en nous faisant une vie factice enfermee dans le moellon des habitations bien closes. Meme dans sa hutte ou dans sa chaumiere, le sauvage ou le paysan vit encore dans le nuage, dans l'eclair et le vent qui enveloppent ces fragiles demeures. Il y a sur l'Adriatique des pecheurs qui ne connaissent pas l'abri d'un toit; ils dorment dans leur barque, couverts d'une natte, la face eclairee par les etoiles, la barbe caressee par la brise, le corps sans cesse berce par le flot. Il y a des colporteurs, des bohemiens, des conducteurs de bestiaux qui dorment toujours en plein air, comme les Indiens de l'Amerique du Nord.
PREV.   NEXT  
|<   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98  
99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   >>  



Top keywords:

hallucination

 
hommes
 

toujours

 

encore

 

simples

 

nature

 
sauvage
 

paysan

 

dorment

 

primitif


elements

 

intellectuelle

 

bohemiens

 
physiologique
 
creation
 

normal

 

conducteurs

 

bestiaux

 

existence

 

confondu


conditions
 

deroule

 
varies
 

tableaux

 
respire
 
modifient
 

variations

 

atmospheriques

 

rustique

 
sommes

Indiens
 
succession
 
chaque
 
instant
 

Amerique

 

particulieres

 

eclair

 

enveloppent

 

fragiles

 
etoiles

caressee

 

demeures

 

eclairee

 
pecheurs
 

Adriatique

 

barque

 

couverts

 
separes
 

culture

 

connaissent