ean sont reconnoissables a sa
signature, apposee par lui a la derniere page du volume et quelquefois en
plusieurs autres endroits. On reconnoit ceux de deux rois a l'ecu de France
blasonne qu'on y a peint, a leurs epitres dedicatoires, a leurs vignettes,
qui representent l'offrande du livre fait au monarque, et le monarque
revetu du manteau royal. Il en est d'autres, provenus de ces deux depots,
sur l'enlevement desquels je ne puis alleguer des preuves aussi
authentiques, parce que dans le nombre il s'en trouvoit beaucoup qui
n'etoient point ornes de miniatures, ou qui n'avoient point ete offerts au
roi, et qui par consequent ne peuvent offrir les memes signalemens que les
premiers; mais j'aurois, pour avancer que ceux-la ont ete pris egalement,
tant de probabilites, tant de conjectures vraisemblables, qu'elles
equivalent pour moi a une preuve positive.
2 deg.. Les manuscrits qui appartinrent legitimement aux ducs de Bourgogne,
c'est-a-dire qui furent, ou acquis par eux, ou dedies et presentes a eux,
ou commandes par eux, soit comme ouvrages, soit comme simples copies. Dans
la classe des dedies, le tres-grand nombre l'a ete a Philippe-le-Bon; dans
celle des faits par ordre, presque tous furent ordonnes par lui: et c'est
la qu'on voit, comme je l'ai dit plus haut, l'obligation qui lui ont les
lettres et tout ce qu'il fit pour elles.
3 deg.. Les manuscrits qui, apres avoir appartenu a des particuliers, ou a de
grands seigneurs des estats de Bourgogne, ont passe en differens temps et
d'une maniere quelconque dans la bibliotheque de Bruxelles. Parmi ceux-ci
l'on doit distinguer specialenient ceux de Charles de Croy, comte de
Chimay, parrain de Charles-Quint, chevalier de la toison, fait en 1486
prince de Chimay par Maximilien. Les siens sont assez nombreux, et ils
portent pour signe distinctif ses armoiries et sa signature, appose par
lui-meme.
De tout ceci il resulte, quant au merite de la collection Francaise de
Bruxelles, qu'elle ne doit guere offrir que des manuscrits modernes. J'en
ai effectivement peu vu qui soient precieux par leur anciennete, leur
rarete, la nature de l'ouvrage; mais beaucoup sont curieux par leur
ecriture, leur conservation, et specialement par leurs miniatures; et ces
miniatures seront un objet interessant pour les personnes qui, comme moi,
entreprendont l'histoire des arts dans les bas siecles. Elles leur
prouveront qu'en Belgique l'etat florissant de certaines manufactures y
avoit fort avan
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