tes bonnes choses
qui se debitaient rapidement.
Des cris, des interpellations, des rires eclataient dans ce peuple et
cela prenait une grande rumeur de fete.
Mais il y avait on ne sait quoi de mauvais dans ces rires, de menacant
dans ces physionomies.
Et la menace se precisait lorsqu'on remarquait que la plupart des
bourgeois, au lieu d'avoir endosse le pourpoint de drap des dimanches,
portaient la cuirasse de buffle ou de fer et s'appuyaient sur des
pertuisanes.
Beaucoup d'entre eux portaient une arquebuse sur l'epaule.
Ce matin-la, en effet, devait se celebrer dans Notre-Dame le mariage
d'Henri de Bearn et de Marguerite de France que, dans le Louvre, Charles
IX appelait deja la reine Margot.
Quatre compagnies avaient, pendant la nuit, pris position sur le parvis
et empechaient la foule d'approcher des marches qui montaient au
grand porche central de l'eglise. La double haie de soldats, herissee
d'arquebuses et de hallebardes, se continuait ensuite, hors le parvis,
jusqu'a la porte du Louvre, tournee vers Saint-Germain-l'Auxerrois.
Il en resultait que les groupes du peuple, en arrivant au parvis, le
trouvaient deja occupe par une foule entassee. Les nouveaux arrives
poussaient pour avoir une place. Ceux qui etaient deja installes
resistaient: de la des remous terribles, des bagarres, des hurlements.
Par moments, il y avait des silences subits, d'une inquietante lourdeur;
puis des clameurs eclataient, on ne savait pourquoi; dans tous les
groupes, on s'entretenait de choses menacantes; il se trouvait bien
par-ci par-la des femmes qui causaient de la toilette que porterait
Madame Marguerite et qui etait, disait-on, un miracle de richesses ou
encore, de la somptuosite des carrosses de ceremonie... mais vite, on
revenait partout au sujet qui tenait au coeur des Parisiens.
Ce sujet dont on s'entretenait ardemment, avec force jurons et signes de
croix, c'etait la question de savoir si le roi de Bearn et ses damnes
acolytes, les huguenots, entreraient dans Notre-Dame. Quelques-uns
faisaient bien remarquer qu'il fallait que le roi entrat, s'il voulait
se marier, mais le plus grand nombre jurait que le maudit n'oserait
penetrer dans le lieu saint.
On en concluait generalement qu'il faudrait le trainer de force dans
Notre-Dame, afin qu'il put faire amende honorable.
Telles etaient les dispositions de la foule, lorsque les canons du
Louvre se mirent a tonner.
Il y eut alors, a la surface de cette masse h
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