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ient rassemblees une cinquantaine de femmes. Elles etaient assises autour de l'autel, en demi-cercle, sur cinq ou six rangs, et causaient entre elles a voix basse; il en resultait un murmure confus qui n'etait pas un murmure de prieres. Parfois, un eclat de rire etouffe jaillissait de ce murmure. Parfois aussi, un eclat de voix dominait soudain les conversations. Ces femmes etaient toutes d'une extreme jeunesse: la plus vieille n'avait pas vingt ans. Elles etaient richement vetues; toutes etaient belles; elles avaient des yeux hardis, hautains, et meme durs. Telles qu'elles etaient, cependant, plus d'une de ces femmes etait souverainement belle, de cette beaute qui inspire de tragiques amours. Toutes ces jeunes filles portaient a leur corsage une dague. Toutes ces dagues, sorties evidemment de chez le meme armurier, etaient cachees dans d'uniformes fourreaux de velours noirs. Uniformement aussi, la poignee de ces dagues formait une croix. Et chacune de ces poignees, c'est-a-dire chacune de ces croix, portait pour unique ornement un beau rubis. Dans l'ombre, ces cinquante rubis incrustes a la croix de ces poignards attaches aux corsages de ces femmes, jetaient de rouges lueurs. Dix heures sonnerent... Le murmure des voix feminines s'arreta soudain. Tout a coup, une sorte de glissement furtif se fit entendre, les jeunes filles tournerent la tete vers le maitre-autel... "La reine! Voici la reine!" Toutes alors se leverent et demeurerent silencieuses, courbees, frissonnantes. Catherine s'avanca lentement, arrivant du fond de l'eglise, probablement de la sacristie. Elle etait entierement vetue de noir. Le long voile des veuves l'enveloppait et cachait son visage. Sur sa tete, une couronne royale en or vieilli jetait de vagues reflets. Elle traversa les rangs et s'agenouilla au pied de l'autel. Toutes s'agenouillerent. Puis le fantome se releva et monta les trois marches de l'autel. Alors Catherine, rejetant sur ses epaules le voile qui couvrait son visage, se tourna vers les jeunes femmes qui, debout maintenant, muettes, violemment impressionnees, la regardaient avec une sorte de crainte superstitieuse. La reine jeta un long regard sur ces filles. Catherine de Medicis fut satisfaite de ce qu'elle vit. Ces cinquante visages de jeunes femmes tournes vers elle etaient comme petrifies par l'angoisse de cette mise en scene. Et elle-meme, a la sourde emotion qui la faisait p
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