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s larmes d'Emmeline; a peine s'etaient-ils jure de s'aimer toujours; pauvres enfants! Confiants dans leur sort, ils s'y abandonnaient sans crainte, et savouraient lentement le plaisir de reconnaitre qu'ils ne s'etaient pas trompes dans leur mutuelle esperance; ils en etaient encore a se dire: Comme nous allons etre heureux! quand leur bonheur s'evanouit. Le comte de Marsan etait un homme ferme, et sur les choses importantes son coup d'oeil ne le trompait pas. Il avait vu sa femme triste; il avait pense qu'elle l'aimait moins, et il ne s'en etait pas soucie. Mais il la vit preoccupee et inquiete, et il resolut de ne pas le souffrir. Des qu'il prit la peine d'en chercher la cause, il la trouva facilement. Emmeline s'etait troublee a sa premiere question, et a la seconde avait ete sur le point de tout avouer. Il ne voulut point d'une confidence de cette nature, et, sans en parler autrement a personne, il s'en fut a l'hotel garni qu'il habitait avant son mariage, et y retint un appartement. Comme sa femme allait se coucher, il entra chez elle en robe de chambre, et, s'etant assis en face d'elle, il lui parla a peu pres ainsi: --Vous me connaissez assez, ma chere, pour savoir que je ne suis pas jaloux. J'ai eu pour vous beaucoup d'amour, j'ai et j'aurai toujours pour vous beaucoup d'estime et d'amitie. Il est certain qu'a notre age, et apres tant d'annees passees ensemble, une tolerance reciproque nous est necessaire pour que nous puissions continuer de vivre en paix. J'use, pour ma part, de la liberte que doit avoir un homme, et je trouve bon que vous en fassiez autant. Si j'avais apporte dans cette maison autant de fortune que vous, je ne vous parlerais pas ainsi, je vous laisserais le comprendre. Mais je suis pauvre, et notre contrat de mariage m'a laisse pauvre par ma volonte. Ce qui, chez un autre, ne serait que de l'indulgence ou de la sagesse, serait pour moi de la bassesse. Quelque precaution qu'on prenne, une intrigue n'est jamais secrete; il faut, tot ou tard, qu'on en parle. Ce jour arrive, vous sentez que je ne serais range ni dans la categorie des maris complaisants, ni meme dans celle des maris ridicules, mais qu'on ne verrait en moi qu'un miserable a qui l'argent fait tout supporter. Il n'entre pas dans mon caractere de faire un eclat qui deshonore a la fois deux familles, quel qu'en soit le resultat; je n'ai de haine ni contre vous ni contre personne; c'est pour cette raison meme que je viens vous annonce
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