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ne fille. Elle inclina aussitot la tete; le bonhomme crut qu'il avait devine; il ecrivit donc en grosses lettres le nom de Camille; apres quoi, satisfait de lui-meme et de la maniere dont il avait passe sa soiree, le souper etant pret, il se mit a table sans attendre sa niece, qui n'etait pas de force a lui tenir tete. Camille ne se retirait jamais que son oncle n'eut acheve sa bouteille; elle le regarda prendre son repas, lui souhaita le bonsoir, puis rentra chez elle, tenant sa petite planche entre ses bras. Aussitot son verrou tire, elle se mit a son tour a ecrire. Debarrassee de sa coiffure et de ses paniers, elle commenca a copier, avec un soin et une peine infinie, le mot que son oncle venait de tracer, et a barbouiller de blanc une grande table qui etait au milieu de la chambre. Apres plus d'un essai et plus d'une rature, elle parvint assez bien a reproduire les lettres qu'elle avait devant les yeux. Lorsque ce fut fait, et que, pour s'assurer de l'exactitude de sa copie, elle eut compte une a une les lettres qui lui avaient servi de modele, elle se promena autour de la table, le coeur palpitant d'aise comme si elle eut remporte une victoire. Ce mot de _Camille_ qu'elle venait d'ecrire lui paraissait admirable a voir, et devait certainement, a son sens, exprimer les plus belles choses du monde. Dans ce mot seul, il lui semblait voir une multitude de pensees, toutes plus douces, plus mysterieuses, plus charmantes les unes que les autres. Elle etait loin de croire que ce n'etait que son nom. On etait au mois de juillet, l'air etait pur et la nuit superbe. Camille avait ouvert sa fenetre; elle s'y arretait de temps en temps, et la, revant, les cheveux denoues, les bras croises, les yeux brillants, belle de cette paleur que la clarte des nuits donne aux femmes, elle regardait l'une des plus tristes perspectives qu'on puisse avoir devant les yeux: l'etroite cour d'une longue maison ou se trouvait logee une entreprise de diligences. Dans cette cour, froide, humide et malsaine, jamais un rayon de soleil n'avait penetre; la hauteur des etages, entasses l'un sur l'autre, defendait contre la lumiere cette espece de cave. Quatre ou cinq grosses voitures, serrees sous un hangar, presentaient leurs timons a qui voulait entrer. Deux ou trois autres, laissees dans la cour, faute de place, semblaient attendre les chevaux, dont le pietinement dans l'ecurie demandait l'avoine du soir au matin. Au-dessus d'une porte stricteme
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