a Damas_.
Je m'empresse de vous apprendre, afin que vous en fassiez part a vos
compatriotes de Damas, mon entree en Syrie. Djezzar-Pacha ayant fait
une invasion en Egypte, et ayant occupe le fort d'El-Arich avec; ses
troupes, je me suis vu oblige de traverser les deserts pour m'opposer
a ses agressions: Dieu, qui a decide que le regne des tyrans tant en
Egypte qu'en Syrie devait etre termine, m'a donne la victoire. Je me
suis empare de Gaza, Jaffa et Caiffa, et je suis devant Acre, qui d'ici
a peu de jours sera en mon pouvoir.
Je desire que vous fassiez connaitre aux ulemas, aux scherifs et aux
principaux scheicks de Damas, ainsi qu'aux agas des janissaires, que mon
intention n'est point de rien faire qui soit contraire a la religion,
aux habitans et aux proprietes des gens du pays: en consequence je
desire que la caravane de la Mecque ait lieu comme a l'ordinaire.
J'accorderai, a cet effet, protection et tout ce dont elle aura besoin:
il suffit qu'on me le fasse savoir.
Je desire que, dans cette circonstance essentielle, les habitans de
Damas se conduisent avec la meme prudence et la meme sagesse que les
habitans du Caire; ils me trouveront le meme, clement et misericordieux
envers le peuple, et zele pour tout ce qui peut interesser la religion
et la justice.
BONAPARTE.
Au camp d'Acre, le 13 germinal an 7 (2 avril 1799).
_A l'adjudant-general Almeyras._
J'expedie a Damiette un batiment, pour vous donner des nouvelles de
l'armee et porter des lettres du general Dommartin au commandant
de l'artillerie, au contre-amiral Ganteaume et au commandant de la
flottille.
Je vous prie de prendre toutes les mesures pour nous envoyer le plus
promptement possible toutes les munitions de guerre qui sont a Damiette,
sur des djermes. Le general Dugua me mande qu'il a envoye a Damiette
deux mille boulets de 12 et de 8, et des obusiers. Si nous les avions
ici, Saint-Jean d'Acre serait bientot pris. Nous eprouvons une grande
penurie de munitions de guerre.
Les forts de Saffet-Sour et la plus grande partie des montagnes qui nous
entourent, sont soumis; donnez ces nouvelles au Caire et a Alexandrie:
une partie de l'armee ne tardera pas a etre de retour.
BONAPARTE.
Au camp d'Acre, le 16 germinal an 7 (5 avril 1799).
_Au meme._
Je vous ai expedie le 13 un bateau avec un officier de marine, pour vous
faire connaitre le besoin que nous avons de munitions de guerre: de peur
qu'il ne soit pas arrive, je
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